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Sila société m'influence, c'est parce que elle m'impose, ou que j'adhÚre. Les médias en général font de l'info digest, Vite consommée, et vite oubliée. Pour s'informer ,il faut fouiller ailleurs que dans ce qui fait pleurer dans les chaumiÚres. Quant à la mode, j'ai la mienne, pas séante, pas au gout du jour, mais qui me convient.
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Ă la demande de la SNCF, propriĂ©taire du site, les forces de l'ordre ont fait Ă©vacuer, le 26 juillet au matin, les locaux de la SERNAM, situĂ©s dans la zone en friche de Baud-Chardonnet, Ă Rennes Ouest-France, 26-07-2011. CRS et GIPN ont dĂ©barquĂ© avec "la SociĂ©tĂ© protectrice des animaux SPA, la fourriĂšre, des tracto-pelles, des camions-bennes, et une entreprise de dĂ©mĂ©nagement" prĂ©cise Le Mensuel de Rennes 26-07-2011. Le 18 janvier, la SNCF avait dĂ©posĂ© une plainte pour occupation illĂ©gale des lieux et le 26 janvier pour effraction dans un poste Ă©lectrique Ă haute tension, rappelle Le TĂ©lĂ©gramme 27-07-2011. InutilisĂ©s depuis plusieurs mois, les lieux - m2 de surface couverte pour un emprise fonciĂšre totale de m2 - Ă©taient occupĂ©s, depuis dĂ©cembre 2010, par l'association ARET23 et le collectif d'artistes L'Ălaboratoire link qui les avaient recyclĂ©s en espaces de rĂ©pĂ©tition et de crĂ©ation pour les compagnies, qui avaient organisĂ© diffĂ©rents ateliers pour les adhĂ©rents soudure, travail du mĂ©tal, menuiserie, Ă©bĂ©nisterie, mĂ©canique, carrosserie, vidĂ©o et photo, cuisine, couture, informatique, musique et avaient ouvert une cantine et un garage associatifs. "La question de la place dans notre ville des jeunes artistes en marge des institutions, et des jeunes en gĂ©nĂ©ral qui recherchent des expĂ©riences de mode de vie alternatives, semble ignorĂ©e par nos pouvoirs publics. Leur mise Ă la rue ne peut quâaccentuer leur marginalisation et leur ras le bol. Nous ne pouvons construire une ville durablement sans intĂ©grer cette partie de la jeunesse qui participe avec gĂ©nĂ©rositĂ©, crĂ©ativitĂ© et enthousiasme Ă sa vie culturelle et festive" a dĂ©clarĂ© dans un communiquĂ© Europe Ăcologie Rennes qui signale que les oeuvres et les biens personnels des artistes absents ont Ă©tĂ© mis dans des bennes Ă ordures. Pour d'autres informations, voir ici link et lĂ link
Texte de Mathieu Saujot, chercheur Ă lâIDDRI, Sarah Thiriot, sociologue Ă lâAdemeEn 2020, Bon Pote prĂ©sentait les 12 excuses de lâinaction climatique et les maniĂšres dây rĂ©pondre, sur la base dâun article scientifique qui a depuis touchĂ© une forte audience. Dans ce travail, 12 discours de dĂ©lai, qui acceptent la rĂ©alitĂ© du changement climatique mais justifient lâinaction ou des actions inadĂ©quates », Ă©taient identifiĂ©s et analysĂ©s. Parmi les diffĂ©rents types dâactions Ă mener pour faire face au changement climatique, la question des modes de vie plus durables nous semble ĂȘtre particuliĂšrement sujette Ă ce type de discours. Les rĂ©actions au concept de sobriĂ©tĂ© en sont un bon exemple. Celui-ci apparaĂźt souvent comme un tabou qui peut ĂȘtre soit Ă©cartĂ© soit diluĂ© en jouant sur la confusion avec lâefficacitĂ© ou encore neutralisĂ© en renvoyant vers la dĂ©croissance. On se trouve donc dans une situation oĂč de plus en plus de dĂ©clarations politiques reconnaissent la nĂ©cessitĂ© de faire Ă©voluer nos modes de vie, mais oĂč des obstacles se prĂ©sentent dĂšs que lâon aborde concrĂštement les changements Ă mettre en Ćuvre. Prendre en compte ces prĂ©occupations et savoir y rĂ©pondre Faire ce travail dâidentification des arguments de rĂ©sistance au changement et des rĂ©ponses possibles Ă apporter nâest pas seulement un enjeu de communication politique il rĂ©vĂšle des Ă©lĂ©ments sur ce que reprĂ©sente changer les modes de vie et ce quâil faut mettre en Ćuvre collectivement pour que cela devienne possible, acceptable, auteurs de lâarticle sur les 12 discours dâinaction climatique soulignent que ces derniers sâappuient sur les prĂ©occupations et les craintes lĂ©gitimes ⊠Nous soutenons quâils deviennent des arguments dilatoires lorsquâils dĂ©forment plutĂŽt que de clarifier, soulĂšvent lâadversitĂ© plutĂŽt que le consensus ou laissent entendre que prendre des mesures est un dĂ©fi impossible. ».Nous cherchons donc Ă rĂ©pondre Ă ces arguments afin de progresser dans notre capacitĂ© Ă rendre possibles ces changements de modes de vie. Pour cela il nous paraĂźt essentiel dâĂ©clairer et orienter le dĂ©bat avec les acquis et connaissances des sciences humaines et sociales. 1. Ces changements ne sont pas acceptablesCet argument dĂ©crĂ©dibilise une action climatique qui passerait par des changements de modes de vie en considĂ©rant quâils ne seraient pas acceptables par la population. On pense gĂ©nĂ©ralement ici Ă changer sa mobilitĂ©, son chauffage, ses pratiques de consommation et alimentaire, sa maniĂšre de faire du tourisme, dâutiliser le numĂ©rique⊠â RĂ©ponses possibles âInverser la charge de la preuve Cet argument comme dâautres fonctionne car il Ă©vacue la situation actuelle et reporte totalement la charge de la preuve sur le projet de transition. Dire que ces changements ne sont pas acceptables fait passer implicitement lâidĂ©e que nos modes de vie actuels ne posent pas de question, et que seule la transition pose problĂšme. Or câest bien Ă©videmment faux. Nos modes de vie sont dĂ©jĂ associĂ©s Ă des choses qui, lorsquâelles sont identifiĂ©es et dĂ©noncĂ©es notamment par des ONG, suscitent des dĂ©bats dans la sociĂ©tĂ©. Pensons par exemple Ă lâimpact de ce que rĂ©vĂšlent des associations comme L214 sur ce quâimpliquent concrĂštement pour le bien-ĂȘtre des animaux nos pratiques alimentaires actuelles, reposant sur la large disponibilitĂ© de produits animaux peu coĂ»teux. Pensons Ă©galement aux manquements de lâindustrie textile en termes de droit social, par exemple avec lâeffondrement dâune usine en 2013 Ă Dacca, causant plus de 1000 morts parmi les ouvriers et ouvriĂšres. Cet Ă©vĂ©nement a Ă©tĂ© associĂ© Ă la pression quâexerce sur la main dâĆuvre le besoin de produire Ă faible coĂ»t dans une logique de fast fashion, ce qui renvoie in fine Ă nos pratiques vestimentaires. Et au quotidien, nos maniĂšres de nous dĂ©placer, fortement dĂ©pendantes de la voiture thermique, impliquent un haut niveau de pollution de lâair dans les mĂ©tropoles, au dĂ©triment de la santĂ© de leurs dĂ©plorer les impacts nĂ©gatifs de nos modes de vie actuels nâĂ©quivaut pas Ă rendre acceptable tout changement futur. Mais cela doit permettre dâouvrir la discussion sur une base Ă©quitable nos modes de vie actuels ont leurs qualitĂ©s comme leurs dĂ©fauts, ils posent Ă©galement des enjeux moraux et Ă©thiques quâil convient de mettre Ă jour. Cet examen rééquilibrĂ© incite Ă penser le changement. Les dĂ©bats quâil peut susciter au sein de la sociĂ©tĂ© sont certainement une voie de progrĂšs. Nos prĂ©fĂ©rences sont mallĂ©ables Quâest ce qui est inacceptable ? Le rĂ©sultat ou les moyens ? Nous faisons souvent face Ă cette question est-ce que la sobriĂ©tĂ© est acceptable ? Comme si on pouvait rĂ©pondre de but en blanc face Ă un concept qui nâa rien dâĂ©vident. Prenons un exemple si par un bon matin pluvieux, tout dâun coup, vous tendez un vĂ©lo Ă votre voisin automobiliste invĂ©tĂ©rĂ© pour rĂ©aliser les 5 kilomĂštres qui le sĂ©parent de son travail, il y a effectivement de fortes chances quâil trouve cela inacceptable. Si ce mĂȘme moment arrive aprĂšs 6 mois oĂč se sont succĂ©dĂ©s lâinauguration dâune nouvelle voie verte dans son village pĂ©riurbain, le test dâun vĂ©lo Ă©lectrique Ă son travail, un rendez-vous avec son mĂ©decin lâalertant sur sa trop grande sĂ©dentaritĂ©, une discussion avec ses enfants qui utilisent leur vĂ©lo sur leur lieu dâĂ©tude⊠et lâachat dâun bon impermĂ©able ! ; alors la rĂ©ponse sera certainement cette variation ? Tout simplement car nos prĂ©fĂ©rences, nos reprĂ©sentations de ce qui est possible, positif, dĂ©sirable sont mallĂ©ables, comme cela a Ă©tĂ© rappelĂ© dans le rĂ©cent rapport du GIEC[1]. Ces Ă©volutions peuvent ĂȘtre stimulĂ©es par un ensemble de leviers dans les mains des dĂ©cideurs politiques, des dĂ©cideurs privĂ©s et des citoyens. Pour le vĂ©lo par exemple, le schĂ©ma ci-dessous et le dossier complet sur Bon Pote permettent dâidentifier lâensemble de ces travail menĂ© par lâAdeme autour de la prospective âTransitions2050â pour mettre en discussion ces choix de sociĂ©tĂ© auprĂšs dâune trentaine de Français et Françaises est Ă©galement riche dâenseignements. Dâabord, il montre que lâon ne peut poser cette question de lâacceptabilitĂ© sans rendre concrets et prĂ©hensibles plusieurs futurs possibles. Il montre Ă©galement que les scĂ©narios activant davantage la sobriĂ©tĂ© ne sont pas moins acceptables que les scĂ©narios qui parient sur dâimportants dĂ©ploiements technologiques pour prĂ©server nos modes de consommation changer nos modes de vie, de consommation, de dĂ©placement nâest pas sans poser de question, mais les faire perdurer au prix de technologies lourdes soulĂšve Ă©galement tout un ensemble dâincertitudes aux yeux des citoyens. Cela rejoint lâidĂ©e dâaller au-delĂ du terme dâacceptabilitĂ© pour mieux comprendre ce qui se joue derriĂšre ce terme la dĂ©sirabilitĂ© des scĂ©narios, leur faisabilitĂ© et enfin les conditions de rĂ©alisation nĂ©cessaires Ă leur mise en Ces changements sont socialement injustes Cet argument sâinscrit dans la logique des critiques contre une Ă©cologie dite âpunitiveâ. Elle sâappuie sur une forme de simplification la transition se ferait par principe au dĂ©triment des plus vulnĂ©rables, et notamment quand on cherche Ă rĂ©orienter les comportements et les modes de vie. Lâexemple de la taxe carbone, rĂ©el voir ces travaux qui montrent lâimpact inĂ©galitaire et notre article sur la question, permet alors de disqualifier lâensemble du projet de transition. â RĂ©ponses possibles âDes inĂ©galitĂ©s bien rĂ©elles⊠mais le plus souvent indĂ©pendantes de la transition Encore une fois, cet argument a tendance implicitement Ă rejeter sur les porteurs de la transition les inĂ©galitĂ©s et problĂšmes sociaux actuels. La crise des Gilets jaunes, qui a notamment mis en exergue la dĂ©pendance Ă la voiture et la vulnĂ©rabilitĂ© aux prix du carburant problĂšme identifiĂ© par la recherche dĂšs les annĂ©es 2000-2010, avant que la taxe carbone ne soit mise en place, le mal-logement et la lutte contre les passoires Ă©nergĂ©tiques voir le collectif RĂ©novons, et lâalimentation avec les enjeux de prĂ©caritĂ© et dâinsĂ©curitĂ© alimentaire qui touchent des millions de voir le rĂ©cent rapport de 7 sur la question montrent que nos sociĂ©tĂ©s sont dĂ©jĂ tiraillĂ©es par des inĂ©galitĂ©s et des souffrances sociales. Le premier vecteur dâinĂ©galitĂ©s nâest pas la transition, mais bien les politiques actuelles et ce que les politiques passĂ©es ont créé. Dans ce contexte, sâil est important de sâinterroger sur les potentiels impacts nĂ©gatifs de la transition, celle-ci peut aussi ĂȘtre vue comme une source de solutions. De fait, , les travaux de recherche sur les modes de vie durables et les propositions associĂ©es adoptent de plus en plus une approche mettant au cĆur de leur rĂ©flexion les enjeux de justice sociale, dâĂ©quitĂ© et dâĂ©galitĂ©. Ils partent du principe quâil faut sâassurer des besoins de base pour tous avec les concepts de social floor », de basic needs », de social threshold », qui dessineraient un cadre vecteur de progrĂšs pour les plus modestes. Ces travaux pointent Ă©galement que les efforts les plus importants seront certainement du cĂŽtĂ© de ceux qui aujourdâhui ont les revenus les plus Ă©levĂ©s et de facto consomment plus et Ă©mettent plus. Le cas de lâavion est emblĂ©matique car une minoritĂ© de la population reprĂ©sente la majoritĂ© des vols, ce qui fait quâune mesure comme une taxe qui croĂźt avec la frĂ©quence de vol impacterait avant tout les plus aisĂ©s. Pour un bon rĂ©sumĂ© de ce que dit la recherche sur la question de lâĂ©quitĂ© dans la transition des modes de vie, voir cet nouveaux cadres dâactions publiques Ă construire Penser la transition de maniĂšre Ă ce quâelle nâimpacte pas les plus vulnĂ©rables et quâelle soit au contraire un progrĂšs social est Ă©videmment essentiel et peut aussi ĂȘtre explorĂ© au niveau sectoriel. Concernant lâagriculture et lâalimentation, il faut Ă la fois penser les Ă©volutions des filiĂšres, le revenu des agriculteurs et les mĂ©nages les plus contraints, ce qui implique dâanticiper les politiques publiques nĂ©cessaires. Sur cet exemple, des solutions existent et peuvent ĂȘtre mises en place. Ce nâest donc pas un dĂ©fi philosophies dâaction pour assurer lâaccessibilitĂ© Ă©conomique dâune alimentation saine et durable. Blog IDDRIAu-delĂ des idĂ©es reçuesIl est Ă©galement crucial dâaller au-delĂ des idĂ©es reçues entourant ces questions dâinĂ©galitĂ©s. Par exemple, contrairement Ă une vision oĂč lâalimentation durable serait lâapanage de publics aisĂ©s et diplĂŽmĂ©s, on observe que les publics modestes expriment un intĂ©rĂȘt pour une alimentation saine, de qualitĂ© et durable et ne sont pas absents des tendances de consommation, comme celle du bio. Lâenjeu crucial se situe donc davantage dans le besoin dâinclusion et de cohĂ©sion dans la façon de concevoir, prĂ©senter et mener le projet de transition, ce qui peut prendre des formes trĂšs concrĂštes notamment au niveau local voir par exemple le projet Territoires Ă vivres » . Enfin, encore une fois, il faut faire attention au deux poids, deux mesures » personne, par exemple, ne sâest alarmĂ© du potentiel surcoĂ»t impliquĂ© pour les mĂ©nages modestes par le dĂ©veloppement rapide de la 5G, alors que la tĂ©lĂ©phonie mobile est aujourdâhui un prĂ©requis pour ĂȘtre inclus dans la vie sociale, Ă©conomique, professionnelle pour tout un chacun, y compris pour les plus contraints financiĂšrement. Câest parce que nous sommes habituĂ©s Ă cette course Ă lâinnovation, parce que les changements de nos modes de vie liĂ©s au numĂ©rique ont Ă©tĂ© incitĂ©s et dĂ©ployĂ©s par une multitude dâactions des acteurs publics et privĂ©s voir La numĂ©risation du monde, F. Flipo, 2021 que cette dynamique du numĂ©rique ne pose pas de problĂšmes dâinĂ©galitĂ©s sont cruciaux et de nombreux travaux cherchent Ă les rĂ©soudre dans le cadre de la transition, cette question ne peut se rĂ©sumer Ă lâidĂ©e dâune âĂ©cologie punitiveâ, clivage que les français sont prĂȘts Ă Cela menace nos libertĂ©sLes mesures Ă©cologistes vont restreindre nos capacitĂ©s Ă consommer, Ă nous dĂ©placer. Ce sont des intrusions inacceptables dans notre vie privĂ©e. On retrouve ici les termes de Khmer verts, de dictature Ă©cologiqueâŠâ RĂ©ponses possibles âLibres⊠dans un cadre trĂšs contraintCommençons par un paradoxe tout le monde est libre mais tout le monde fait la mĂȘme chose ! ». Dit autrement, nos vies sont largement rĂ©gies par des cadres qui organisent et structurent fortement nos vies infrastructures, offres de produits et de services, organisation du temps, normes sociales et imaginaires, rĂ©glementations⊠Câest dâailleurs ce qui explique quâil y a une importante rĂ©gularitĂ© de nos modes de vie on parle ainsi de mode de vie occidental, français ou pĂ©riurbain par exemple. Cela ne veut pas dire que chacun ne trouve pas un peu de marge de manĆuvre pour dĂ©velopper son propre style de vie, mais cela se traduit dans un cadre partagĂ© prĂ©pondĂ©rant, qui relativise lâidĂ©e dâune totale libertĂ© de nos modes de plus, la libertĂ© considĂ©rĂ©e dans ces discours est avant tout celle de consommer, or ce nâest quâune de nos libertĂ©s. Ăvidemment les dĂ©bats soulevĂ©s par la crise sanitaire et les mesures impactant nos libertĂ©s, comme ceux concernant la libertĂ© de la presse dans un contexte de concentration Ă©conomique ce qui a motivĂ© une commission dâenquĂȘte du SĂ©nat, plaident pour avoir une vue dâensemble sur la prĂ©servation de nos libertĂ©s. Pensons notamment au travail de François Sureau sur nos libertĂ©s publiques. Voir ici lâensemble des dessins reprĂ©sentant les 12 discours de lâinaction climatiquePar ailleurs, notre libertĂ© de consommer elle-mĂȘme est bridĂ©e par lâoffre existante aujourdâhui personne nâest libre dâacheter une voiture low cost sans Ă©lectronique, elle nâest tout simplement pas produite ; on ne peut pas non plus se passer des outils numĂ©riques ; et faire rĂ©parer les objets de son quotidien nâest pas toujours possible. Elle est aussi orientĂ©e par la publicitĂ©, qui nous enferme dans des stĂ©rĂ©otypes et des reprĂ©sentations datĂ©es et nous dĂ©peint un imaginaire que nous ne sommes en moyenne pas en capacitĂ© dâacheter. Quâil sâagisse du marronnier des âsports dâhiverâ, largement couverts par les journaux tĂ©lĂ©visĂ©s alors mĂȘme que seuls 10% de la population les pratiquent, de lâidĂ©al de la maison individuelle ou de lâachat dâune voiture neuve⊠Quelles sont les marges de manĆuvre et les libertĂ©s des Françaises et Français, et notamment ceux ayant des revenus modestes, pour se conformer aux reprĂ©sentations vĂ©hiculĂ©es dans la publicitĂ© et les mĂ©dias ? Changer ces reprĂ©sentations de maniĂšre cohĂ©rente avec les crises environnementales est un enjeu essentiel et cette Ă©volution nâimplique pas forcĂ©ment une perte de libertĂ© voir par exemple le rĂ©cent rapport EPE. Et rappelons que la publicitĂ© dispose de moyens trĂšs importants, bien supĂ©rieurs Ă ceux des politiques publiques dont on questionne pourtant lâaspect liberticide. En 2014 par exemple, le budget de communication publique sur la nutrition et la santĂ© sâĂ©levait Ă 4 millions dâeuros quand lâinvestissement du secteur de lâalimentation dans les mĂ©dias atteignait 2,4 milliards dâeuros, qui plus est fortement orientĂ©s vers la publicitĂ© des aliments pauvres, nutritivement dĂ©conseillĂ©s par ce programme. Dans le secteur automobile, au niveau mondial, câest plus de 35 Md$ qui sont dĂ©pensĂ©s en publicitĂ©, dont 5 Md$ au total pour la France, lâAllemagne et la le dire de maniĂšre directe aujourdâhui personne nâest libre dâavoir une vie sobre car appartenir Ă la sociĂ©tĂ© nĂ©cessite la consommation de certains biens et services indispensables communiquer, se dĂ©placer⊠et car lâorganisation qui produit ces biens et services nâest pas nos histoires collectivesLâĂ©volution de nos normes sociales relativise Ă©galement en partie ce questionnement sur notre libertĂ© de dĂ©sirer et de choisir. Les normes sociales actuelles, fruits de lâhistoire et de conventions, sont autant un ciment de notre vie collective que des contraintes sur nos pratiques quotidiennes ex. âun bon repas de famille doit inclure de la viandeâ ; âune personne respectable ne se dĂ©place pas en vĂ©loâ. On peut de ce fait voir la transition vers de nouveaux modes de vie comme une redĂ©finition collective de ce qui est dĂ©sirable et positif[2], chose que lâhumanitĂ© fait en permanence, de maniĂšre plus ou moins explicite. Comme Y. N. Harari lâexplique, le propre de lâhumanitĂ© est de croire collectivement dans les histoires quâelle se raconte, et ces histoires le fait de concĂ©der, Ă lâEtat et Ă nos concitoyens, une part de nos libertĂ©s dans le cadre dâun contrat social est le ciment de nos vies collectives. Câest dâailleurs un des rĂ©sultats de lâenquĂȘte ADEME sur les modes de vie menĂ©e dans la prospective âTransitions 2050â les citoyens interrogĂ©s perçoivent bien lâenjeu de la rĂ©duction de la libertĂ© de consommer. Mais, pour eux, la consommation nâest pas la pratique cardinale derriĂšre lâidĂ©e de libertĂ©. In fine, ce qui compte le plus Ă leurs yeux relĂšve de lâorganisation de la vie sociale, tout particuliĂšrement de la prise en charge des inĂ©galitĂ©s et de la capacitĂ© Ă influer sur son futur ou celui de son territoire. La transition Ă©cologique rĂ©actualise le besoin de se poser ces questions que sommes-nous prĂȘts Ă donner et Ă recevoir, en termes de droits et de devoirs, dans le cadre dâun nouveau contrat social nous permettant de rester dans les limites de la planĂšte ? Et que deviendraient nos libertĂ©s dans un monde frappĂ© par un lourd changement climatique ?4. La puissance publique nâest pas lĂ©gitime pour agir sur nos modes de vieSelon cet argument, la puissance publique sortirait de son rĂŽle en cherchant Ă transformer nos modes de vie pour la transition. Cela irait Ă lâencontre de lâidĂ©e dâun individu libre et responsable. Dans un contexte Ă©conomique mondialisĂ©, marquĂ© par des discours sur la rĂ©gulation par le marchĂ© lui-mĂȘme, lâaction de la puissance publique Ă©tatique serait Ă©galement inadaptĂ©e. â RĂ©ponses possibles âUn rĂŽle lĂ©gitime de chef dâorchestre de la vie collectiveCet argument peut constituer un obstacle ou une excuse Ă lâinaction pour les dĂ©cideurs politiques. Prenons lâexemple de lâagriculture Ă©tant donnĂ© que la puissance publique nâest pas lĂ©gitime pour agir sur la demande de viande ou nâen est pas capable, une politique de rĂ©duction de la production de viande ne serait pas souhaitable car elle conduirait Ă renforcer des importations moins disantes sur le plan environnemental la demande restant fixe. Cet argument, qui dĂ©lĂ©gitime lâaction sur la demande, devient bloquant pour mettre en Ćuvre lâĂ©volution de lâ la section prĂ©cĂ©dente âCela menace nos libertĂ©sâ, nous expliquions que les cadres collectifs sont prĂ©pondĂ©rants pour organiser nos modes de vie. La puissance publique, et en particulier lâĂtat, nâest pas le seul acteur Ă agir sur ce cadre de rĂ©fĂ©rence, qui est mĂ» par lâensemble des acteurs de la vie sociale entreprises, mĂ©dias â sociaux ou non â, mouvements citoyens, artistes, acteurs financiers, etc. Mais elle y joue un rĂŽle particulier, celui de chef dâorchestre, en tant que garante de lâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et du vivre ensemble ». Ainsi, une politique publique par dĂ©finition vient encadrer les pratiques ou les modes de vie afin de permettre Ă un groupe dâindividus de vivre la puissance publique est lĂ©gitime Ă agir sur les modes de vie, la question de son pĂ©rimĂštre dâintervention est un objet constant de dĂ©bat dans les sociĂ©tĂ©s dĂ©mocratiques, et ne doit pas ĂȘtre interrogĂ©e de façon hors sol », mais contextualisĂ©e ce quâon va considĂ©rer comme Ă©tant une action publique lĂ©gitime dĂ©pend des convictions et des valeurs de chaque citoyen, mais aussi des principes au nom desquels lâĂtat justifie son intervention dans tel ou tel champ et des modalitĂ©s dâaction quelles politiques publiques sont mises en Ćuvre. DĂ©battre des façons dâagirCe sont donc autant les fins que les moyens qui peuvent ĂȘtre objets de discussion. Le tableau ci-dessous rĂ©pertorie 8 philosophies pour agir sur les modes de vie, auxquelles sont associĂ©es une diversitĂ© de parti pris idĂ©ologiques, qui se traduiront ensuite dans les politiques mises en Ćuvre. Cela nous semble ĂȘtre une base utile pour dĂ©battre dĂ©mocratiquement des moyens de mise en Ćuvre de la transition. Par exemple, pour un mĂȘme enjeu par ex. la mobilitĂ©, les citoyens pourraient considĂ©rer quâagir par la taxe carbone est moins acceptable quâagir par la rĂ©glementation. Le dĂ©bat dĂ©mocratique, comme lâa illustrĂ© la Convention Citoyenne pour le Climat, est alors utile pour identifier les moyens dâactions qui paraissent lĂ©gitimes et dans les exemples historiquesUn retour historique est Ă©galement utile pour battre en brĂšche cette idĂ©e F. Trentmann dans sa magistrale histoire de la consommation montre que lâhistoire regorge dâexemples dâintervention de lâEtat sur nos modes de consommation, que ce soit dans lâalimentation, nos pratiques dâĂ©pargne ex. incitation trĂšs forte Ă lâĂ©pargne au Japon pendant le dĂ©veloppement post 2Ăšme guerre mondiale, notre mobilité⊠Aux Ătats-Unis par exemple, aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, lâĂtat doit Ă©couler les surplus de son agriculture ; il dĂ©veloppe alors lâidĂ©e dâun bon repas pour tous les enfants, en tant que service public dĂ©livrĂ© Ă lâĂ©cole, et affecte ainsi directement des millions dâ de Nixon au pouvoir sonne la fin de ce dispositif la mesure est transformĂ©e en une seule aide aux plus pauvres, puis privatisĂ©e ; on sâĂ©loigne alors de lâidĂ©e dâun repas sain, et les fruits et lĂ©gumes sont progressivement remplacĂ©s par produits plus gras, plus sucrĂ©s, prĂ©parant ainsi des gĂ©nĂ©rations de consommateurs Ă ces pratiques alimentaires. Pour lâhistorien, lâĂtat ne peut tout simplement pas dire je ne peux rien faire, le consommateur est souverain ».5. Il faut sauvegarder nos modes de vie actuelsCe discours renvoie Ă lâidĂ©e selon laquelle nos modes de vie actuels seraient les plus progressistes et dĂ©veloppĂ©s qui soient. Il renvoie largement Ă une reprĂ©sentation qui perçoit le dĂ©veloppement de notre sociĂ©tĂ© comme une trajectoire linĂ©aire, Ă©vidente, oĂč dĂ©veloppement Ă©conomique et social sont intimement liĂ©s au progrĂšs technique. Ainsi on va retrouver dans certains scĂ©narios lâidĂ©e que le fort dĂ©veloppement des solutions technologiques pour atteindre la neutralitĂ© carbone permettra de sauvegarder les modes de vie du dĂ©but du XXIĂšme siĂšcle. Cet argument repose implicitement sur lâidĂ©e que nous serions Ă une sorte dâĂąge dâor de nos modes de vie, et quâils mĂ©riteraient donc dâĂȘtre prĂ©servĂ©s.â RĂ©ponses possibles âSerions-nous Ă un Ăąge dâor des modes de vie ? Chacun, selon sa gĂ©nĂ©ration, a sa propre nostalgie dâune Ă©poque et dâun mode de vie en particulier, ce qui nâempĂȘche pas que les modes de vie Ă©voluent en permanence. LâĂ©volution rĂ©cente la plus marquante est Ă©videmment la place que le numĂ©rique a pris dans notre vie quotidienne et dans lâorganisation de la sociĂ©tĂ©. Communiquer, sâinformer, se divertir, consommer, sâĂ©duquer⊠ont Ă©voluĂ© sur un laps de temps court. Aurions-nous dĂ» sauvegarder nos modes de vie dâavant le numĂ©rique ?Le fait de figer ainsi la sociĂ©tĂ© dans ses modes de vie actuels conduit Ă tout faire reposer sur les changements technologiques et la transformation de lâĂ©conomie pour atteindre la neutralitĂ© carbone. Ce raisonnement ignore donc le fait, bien Ă©tabli notamment par la sociologie des techniques, que lâĂ©volution des technologies conduit inĂ©vitablement Ă des changements de mode de vie la technique et le social Ă©tant interdĂ©pendants, ce sont des coĂ©volutions. Pensons Ă la façon dont 70 ans de dĂ©veloppement automobile ont façonnĂ© nos territoires, notre rapport Ă lâespace ex. je vis dans un espace pĂ©riurbain Ă©tendu connectĂ© par les infrastructures automobiles et au temps ex. âcâest Ă combien de tempsâ, sous-entendu âen voitureâ.Cela est aussi vrai avec lâĂ©volution de nos systĂšmes Ă©conomiques nouveaux emplois, organisation du travail, place de lâĂtat et du marché⊠par exemple, la rĂ©volution industrielle a conduit Ă lâĂ©mergence dâune population ouvriĂšre nombreuse dans les villes, la transformation progressive du monde agricole chute du nombre de paysan, concentration des parcelles et une Ă©volution forte des paysages remembrement.Sur la pĂ©riode 1980-2000, la mondialisation et la numĂ©risation de lâĂ©conomie ont entraĂźnĂ© une tertiarisation de lâĂ©conomie française et une polarisation du marchĂ© du travail multiplication des formes dâemplois, une mĂ©tropolisation du territoire français et des pratiques de dĂ©placement accentuĂ©es dans les modes de vie valorisĂ©s avion, tgv, voyage dans une capitale europĂ©enne sur le week-endâŠ.6. Nos modes de vie ne peuvent pas changerA ce discours de sauvegarde de nos modes de vie actuels peut sâajouter celui qui veut que changer nos modes de vie est idĂ©aliste, voire tout bonnement impossible » cet argument joue sur un implicite frĂ©quent, lâimpression de fixitĂ© de nos modes de vie. â RĂ©ponses possibles âPourtant lâhistoire rĂ©cente regorge de changements de modes de vie, prenons simplement quelques exemples. Certains de ces changements sont le fait de dĂ©cisions politiques Une circulaire du 8 aoĂ»t 1956, signĂ©e du ministre de lâEducation nationale, relative aux boissons de table servies dans les internats et cantines scolaires», interdit la distribution dâalcool Ă la cantine pour les enfants, une pratique jusquâalors assez frĂ©quente. A la place, la consommation quotidienne de lait est expĂ©rimentĂ©e pour ses vertus nutritionnelles. Quand on connaĂźt, aujourdâhui, lâimportance de lâenfance et de lâĂ©ducation dans la formation des habitudes alimentaires, ce type de mesure a inĂ©vitablement eu des effets de long loi du 13 juillet 1965 les femmes mariĂ©es peuvent occuper un emploi sans lâautorisation de leur Ă©poux et ouvrir un compte en banque en leur nom propre. Cela aura des implications majeures sur la fĂ©minisation de lâemploi[3], et in fine sur les modes de changements sont liĂ©s Ă de nouvelles offres, qui rentrent dans nos pratiques de consommationLe dĂ©ploiement du smartphone, comme illustrĂ© par les courbes ci-dessous, modifiera profondĂ©ment et rapidement nos façons de communiquer, de nous informer, de champ de lâalimentation verra aussi les pratiques Ă©voluer au fur et Ă mesure de la commercialisation de nouveaux produits et de changement dans les rythmes quotidiens la consommation de plats prĂ©parĂ©s a par exemple Ă©tĂ© multipliĂ© par 3 en 30 ans[4] dĂ©notant un changement dans notre rapport Ă la prĂ©paration des repas et Ă la changements sont plus systĂ©miques et sont la rĂ©sultante de nombreux autres changements dans la 1980 et 2008, les distances quotidiennes parcourues par les Français ont Ă©tĂ© multipliĂ©es par 1,5[5]. Et la taille de nos grandes aires urbaines par entre 2000 et 2010[6]. Câest donc le cadre territorial et temporel concret des modes de vie quotidiens qui a fortement Ă©voluĂ© lors de ces derniĂšres dĂ©cennies. Ces illustrations visent simplement Ă montrer la diversitĂ© des changements qui sâexercent en permanence sur nos modes de vie, pour une diversitĂ© de raisons et dans une diversitĂ© de directions. Bien dâautres encore pourraient ĂȘtre mobilisĂ©es. Cela nâest pas une preuve que nos modes de vie peuvent Ă©voluer assez vite pour faire face aux crises environnementales, mais câest le signe que des rĂ©inventions sont toujours en cours et que la transition peut sâappuyer sur ces on sait que les changements sociaux ne sont pas totalement linĂ©aires il existe des points de bascule voir lâarticle Bon Pote qui peuvent accĂ©lĂ©rer les changements, comme rappelĂ© par le rĂ©cent rapport du GIEC[7]. Par exemple, une fois que la population possĂšde une certaine proportion de smartphone, des effets de rĂ©seaux[8] font que son usage est de plus en plus facile, utile, nĂ©cessaire ce qui va pousser la suite de son La sobriĂ©tĂ© est un choix avant tout âidĂ©ologiqueâCet argument vise Ă discrĂ©diter une approche par la sobriĂ©tĂ© en la prĂ©sentant comme idĂ©ologique associĂ©e Ă des valeurs subjectives et non scientifique lĂ oĂč une approche perçue comme scientifique est issue dâun raisonnement rationnel basĂ© sur des faits. Une illustration est la critique des travaux de lâassociation nĂ©gaWatt leur hypothĂšse de sobriĂ©tĂ© proviendrait de leur opposition âidĂ©ologiqueâ au nuclĂ©aire. Ainsi, dans une situation oĂč lâon produirait moins dâĂ©lectricitĂ©, on serait obligĂ© de se serrer la ceinture » sur nos modes de vie.â RĂ©ponses possibles âUn concept ancienâŠCe concept de sobriĂ©tĂ© a des racines anciennes, pouvant ĂȘtre spirituelles, religieuses et philosophiques et a connu une forme de renouveau dans la sociĂ©tĂ© moderne du fait des interrogations sur les impacts de la croissance Ă©conomique Cezard et Mourad, 2019 ; Guillard et Ben Kemoun, 2019. Il renvoie aux idĂ©es de tempĂ©rance, de modĂ©ration, de frugalitĂ©, comme sources de bonheur et dâĂ©mancipation. Quand il sâagit de penser la transition Ă©cologique, il est important dâavoir en tĂȘte que la sobriĂ©tĂ© concerne lâensemble des systĂšmes, des filiĂšres et des organisations et non pas uniquement lâindividu en bout de chaĂźne. Cette acception restrictive de la sobriĂ©tĂ© se rĂ©vĂšle inefficace lâindividu se retrouve alors chargĂ© de mettre en Ćuvre une logique de sobriĂ©tĂ© orthogonale au reste de la sociĂ©tĂ© fondĂ© sur lâabondance comme nous lâavons montrĂ© plus haut imaginaire de la publicitĂ©, organisation des chaines de valeur peu adaptĂ©e Ă lâĂ©mergence dâoffre sobre, modes de production et de recyclage, etc.. En termes concrets, on peut dĂ©finir la sobriĂ©tĂ© Ă©nergĂ©tique comme le fait de rĂ©duire les besoins en Ă©nergie en changeant les pratiques ou les habitudes, en changeant la façon de rendre le service Ă tous les niveaux de la sociĂ©tĂ©. La sobriĂ©tĂ© consiste Ă interroger le besoin ex. combien de m2 de logement par habitant ou de taille de voiture ou de changer la façon de rendre le mĂȘme service ex. augmenter la part de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, changer le mode de transport. LâidĂ©e est, dans la mesure du possible, de chercher Ă rĂ©duire Ă la source le besoin de mobiliser des ressources ou des Ă©quipements techniques. Cette Ă©tape amont est complĂ©mentaire des efforts dâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, qui cherche elle Ă amĂ©liorer la capacitĂ© des Ă©quipements techniques Ă rendre leur service tout en minimisant leur consommation dâĂ©nergie ex. un moteur de voiture moins consommateur de carburant pour une mĂȘme puissance.âŠde plus en plus mis en avant par la communautĂ© scientifiqueLes analyses scientifiques globales pointent de plus en plus le besoin de sobriĂ©tĂ© le rapport du GIEC soulignait dĂ©jĂ quâagir pour une low demand », en complĂ©ment de lâefficacitĂ© facilitait lâatteinte des objectifs climatiques et lâindĂ©pendance Ă des technologies incertaines de captation du carbone. Et de plus en plus de travaux de prospective cherchent Ă intĂ©grer les changements de modes de UNEP Gap Report de 2020 soulignait Ă©galement ce besoin dâaller vers des modes de vie plus sobres. Le rĂ©cent rapport du GIEC renforce encore ce constat en mettant en avant lâimpact global dâattĂ©nuation que pourraient avoir les actions sur la demande[9].Cette thĂ©matique prend une place croissante dans la recherche le rĂ©seau Enough regroupe les scientifiques europĂ©ens qui travaillent sur ces questions et recense une littĂ©rature de plus en plus abondante sur le sujet, avec notamment beaucoup de travaux rĂ©cents cherchant Ă identifier les conditions dâune bonne vie » la prĂ©servation de lâensemble des bĂ©nĂ©fices sociaux clĂ©s dans les limites de la planĂšte. La sobriĂ©tĂ© fait partie des options privilĂ©giĂ©es pour une raison principale la multiplicitĂ© des crises environnementales climat, biodiversitĂ©, ressources⊠telle que reprĂ©sentĂ©es par le cadre des limites planĂ©taires combinĂ©e Ă la lenteur des progrĂšs actuels fait que lâampleur des changements Ă mettre en Ćuvre est de plus en plus grande et exigeante, nĂ©cessitant de considĂ©rer tous les leviers possibles. Cette figure issue du rĂ©sumĂ© pour dĂ©cideur du rĂ©cent rapport du GIEC dĂ©crit les actions possibles sur la demande, incluant donc des leviers de sobriĂ©tĂ©, et leurs potentielsLa notion de sobriĂ©tĂ© recouvre deux faces, qui ne sont pas contradictoires mais au contraire complĂ©mentaires. Dâune part, ce qui est de lâordre de lâidĂ©ologie, plongeant dans nos racines religieuses et philosophiques, dont lâencyclique Laudato Si est un bon exemple rĂ©cent. Cette approche ne devrait pas ĂȘtre perçue comme un refus du progrĂšs technique mais comme une invitation Ă sâinterroger sur les sources du bien-ĂȘtre humain et de lâĂ©mancipation. Dâautre part, ce qui est de lâordre scientifique et rationnel. Dans cette derniĂšre perspective, il est nĂ©cessaire de rechercher toutes les solutions nĂ©cessaires pour limiter les crises environnementales, la sobriĂ©tĂ© faisant partie de cet Ă©ventail de solutions. Quelques soient les solutions technologiques mobilisĂ©es pour produire de lâĂ©nergie ou se dĂ©placer par exemple, rĂ©duire la demande amont est une stratĂ©gie pertinente pour rĂ©duire les impacts lâidĂ©e derriĂšre la sobriĂ©tĂ© nâest pas aussi marquĂ©e idĂ©ologiquement que certains le prĂ©sentent un article scientifique de psychologie montre quâun discours climatique orientĂ© sur la rĂ©duction du gaspillage fonctionne avec les publics conservateurs et rĂ©sonne avec leurs valeurs. Voyons la sobriĂ©tĂ© comme une politique anti-gaspillage gĂ©nĂ©ralisĂ©e !8. La responsabilitĂ© individuelle devrait ĂȘtre mise en avant Cet argument met en avant la responsabilitĂ© individuelle des consommateurs pour rĂ©orienter leurs comportements et ainsi lâensemble de lâĂ©conomie. Si ces changements sâavĂšrent impossibles, câest Ă cause des contradictions et incohĂ©rences des individus dâun cĂŽtĂ© des sondages et baromĂštres rĂ©vĂšlent leurs prĂ©occupations et leurs aspirations Ă des modes de vie et de consommation plus durables ; mais de lâautre les actes ne suivent pas dans les choix de mobilitĂ©, dâalimentation ou de consommation durable. Cet Ă©tat de fait peut constituer une forme dâexcuse Ă lâinaction pour les dĂ©cideurs publics et privĂ©s, qui se disent incapables dâagir dans ce contexte.â RĂ©ponses possibles âLes baromĂštres successifs menĂ©s par lâAdeme le montrent, les Français sont conscients de la nĂ©cessitĂ© de changements de modes de vie et prĂȘts Ă cela. Dâautres sondages, menĂ©s au niveau international, identifient Ă©galement la volontĂ© dâune partie significative[10] de la population Ă mettre en Ćuvre des changements. Toutefois ces dĂ©clarations dâintention ne se retrouvent pas forcĂ©ment dans les actes. Comme lâobservaient les auteurs dâune Ă©tude du Behavioural Insight Team âtwo-thirds of people want to consume less, and consume more sustainably, and yet most fail to act on this expressed preferenceâ. Certains scientifiques interprĂštent ce dĂ©calage comme un value-action-gapâ et explorent les mĂ©canismes psychologiques individuels associĂ©s. Leurs rĂ©sultats indiquent que la communication Ă lâĂ©gard du public, afin de renforcer la prise de conscience sur les changements liĂ©s Ă la transition, a des limites, car lâintention ne dĂ©clenche pas forcĂ©ment lâaction. Lamb et al. 2020 dĂ©cryptent les risques politiques de ce discours sur lâindividualisme qui rĂ©oriente lâaction climatique des solutions systĂ©miques vers des actions individuelles, comme rĂ©nover sa maison ou conduire une voiture plus efficace ». Pour ces auteurs, le problĂšme est que ce discours rĂ©duit lâespace de solution aux choix de consommation personnels, en occultant le rĂŽle des acteurs et organisations puissants qui façonnent ces choix et gĂ©nĂšrent des Ă©missions de combustibles fossiles ». En orientant les responsabilitĂ©s vers les seuls individus, ce discours risque ainsi de retarder lâaction. Et ce dâautant plus que lâanalyse par la responsabilitĂ© individuelle a des limites et peut avoir des consĂ©quences politiques nĂ©fastes. Les sciences humaines et sociales expliquent bien comment nos modes de vie et de consommation sont dĂ©pendants de schĂ©mas collectifs mes choix dâalimentation ou de mobilitĂ© sont dĂ©pendants des normes sociales de mon groupe qui est ce qui dĂ©sirable, valorisĂ© socialement autour de moi et Ă©galement de lâoffre concrĂšte qui mâest accessible quotidiennement ; mon imaginaire de consommation basĂ© sur lâabondance est nourri par la publicitĂ© et plus largement par lâidĂ©al de progrĂšs au centre de nos sociĂ©tĂ©s. Cet Ă©cart nâest pas irrationnel et ne relĂšve en aucun cas uniquement de biais de raisonnement infrastructure, acteurs privĂ©s et institutionnels qui montrent lâexemple, normes socialesâŠDes actions collectives sont nĂ©cessaires pour combler cet Ă©cart, et le rĂ©cent rapport du GIEC rappelle la responsabilitĂ© des entreprises et des pouvoirs publics dans la mise en Ćuvre des infrastructures indispensables Chapitre 5, WG III. Par ailleurs, les individus ne sont pas que des consommateurs, ce sont des citoyens en attente de solution Ă©quitable et de partage juste des efforts câest ce qui ressort en condition n°1 de changement de mode de vie du baromĂštre Ademe. Câest aussi le travail des 150 citoyens de la Convention Citoyenne qui a justement consistĂ© Ă dĂ©crire un ensemble de politiques publiques, agissant Ă tous les niveaux, permettant de mener une action ambitieuse et acceptable. 9. Cela nous mĂšnera vers la dĂ©croissance et câest la fin de la prospĂ©ritĂ©Cet argument consiste Ă dire que mĂȘme si les changements de modes de vie vers la sobriĂ©tĂ© Ă©taient possibles, ils ne seraient pas souhaitables, voire dangereux, du fait de lâimpact nĂ©gatif sur la croissance Ă©conomique et donc sur notre prospĂ©ritĂ©. Moins consommer et moins produire, câest automatiquement moins de ressources Ă©conomiques pour financer nos systĂšmes sociaux et notre prospĂ©ritĂ©. On trouve le reflet de cet argument dans les injonctions contradictoires que reçoivent les individus. Par exemple, Ă lâĂ©loge de la sobriĂ©tĂ© lors du 1er confinement a succĂ©dĂ© dĂšs la rentrĂ©e un appel Ă consommer lâĂ©pargne mise de cĂŽtĂ© pour relancer lâĂ©conomie, car celle-ci repose en effet en partie sur la consommation des mĂ©nages. Câest bien en pensant conjointement les changements de modes de vie et les cadres politiques et Ă©conomiques de nos sociĂ©tĂ©s que lâon peut rĂ©ellement mener la transition. â RĂ©ponses possibles âCette controverse est majeure et Ă©videmment trĂšs vaste et il nâest pas question de tenter de la trancher ici mais essayons de montrer Ă minima que cela ne devrait pas ĂȘtre un Ă©lĂ©ment bloquant Ă la mise en place de la transition des modes de de quoi ? ProspĂ©ritĂ© pour qui ? La premiĂšre question concerne Ă©videmment la nature de ce qui doit dĂ©croitre et les implications sur la prospĂ©ritĂ©. Depuis lâimportant ouvrage de T. Jackson, ProspĂ©ritĂ© sans croissance », de nombreux travaux scientifiques ont explorĂ© la possibilitĂ© de rĂ©duire la consommation de ressources matĂ©rielles et Ă©nergĂ©tiques tout en conservant de bonnes conditions de vie et de bien-ĂȘtre. Deux principes expliquent cette possibilitĂ© 1 au-delĂ dâun certain seuil, la consommation nâapporte plus ou peu de bien-ĂȘtre supplĂ©mentaire et câest notamment le cas dans les pays dĂ©veloppĂ©s idĂ©e de rendement dĂ©croissant ou de saturation du besoin ; 2 ce qui apporte du bien-ĂȘtre ce sont les services rendus un service de mobilitĂ©, un service dâalimentation et non les ressources directement, or il est possible de rendre les mĂȘmes services avec plus de sobriĂ©tĂ© et dâefficacitĂ© et donc moins de ressources naturelles prĂ©levĂ©es. Le rĂ©cent rapport du Giec, en sâappuyant sur tous ces travaux scientifiques, estime donc que les actions sur la demande et donc nos modes de vie et de consommation sont cohĂ©rentes avec le fait dâamĂ©liorer le bien-ĂȘtre de base pour tous âDemand side mitigation response options are consistent with improving basic wellbeing for all.high confidenceâ SPM Ce rapport indique Ă©galement que les politiques de sobriĂ©tĂ© sont un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent dâĂ©viter de la demande pour lâĂ©nergie, les matĂ©riaux, le sol et lâeau tout en dĂ©livrant du bien-ĂȘtre humain pour tous dans les limites de la planĂšte. Il semble donc exister un espace des possibles combinant dĂ©croissance de la consommation dâĂ©nergie et de ressources naturelles et prospĂ©ritĂ©, quâil reste Ă©videmment Ă explorer et Ă la croissance Ă©conomique alors ? Rappelons que le PIB, sâil est la boussole de nos politiques, nâest pas lâindicateur le plus adĂ©quat pour comprendre la rĂ©partition des richesses, le dĂ©veloppement ou le bien-ĂȘtre humain. Il sâagit lĂ dâun consensus bien Ă©tabli dans les sciences humaines et sociales. Cela implique dâune part de se prĂ©occuper davantage du contenu rĂ©el de la croissance Ă©conomique, comme la rĂ©cente analyse des scĂ©narios Transitions 2050 de lâADEME le souligne. Dâautre part, de plus en plus de travaux sâintĂ©ressent au bien-ĂȘtre ou Ă dâautres indicateurs alternatifs de prospĂ©ritĂ© dans leurs analyses des limites planĂ©taires voir par exemple la âdoughnut economyâ de K. Raworth. Dans le mĂȘme temps, cela nâĂ©vacue pas totalement la question de la croissance Ă©conomique car comme le notait avec malice T. Jackson 2017 âin an economy that is founded on growth, growth is essential for stabilityâ mĂȘme si elle nâest pas lâalpha et lâomega de notre prospĂ©ritĂ©, la croissance Ă©conomique est un pilier des sociĂ©tĂ©s que nous avons construit autour dâelle. Cela conduit ainsi Ă la question de la capacitĂ© des pays dĂ©veloppĂ©s Ă dĂ©coupler », câest-Ă -dire Ă concilier une baisse forte de leurs Ă©missions et consommations de ressources naturelles avec une croissance de leur activitĂ© Ă©conomique mesurĂ©e par le PIB. Aujourdâhui il est trĂšs incertain quâun dĂ©couplage Ă un rythme suffisant pour rester dans les limites de la planĂšte soit suffisant, ce qui questionne le narratif de la croissance verte » voir lâanalyse dĂ©taillĂ©e des conclusions du GIEC de T. Parrique. Dans le mĂȘme temps, de nombreux acteurs travaillent pour identifier comment obtenir les fruits de la croissance Ă©conomique stabilitĂ© sociale, rĂ©silience sociale, emploi sans que la croissance en tant que telle continue dâĂȘtre une boussole de lâaction publique voir ce rĂ©cit de Zoe Institute.Que faire ? Accepter les incertitudes sur le futur de la croissance Ă©conomique et agir dĂšs aujourdâhui. Il est important dâavoir en tĂȘte quâindĂ©pendamment des changements pour faire face Ă la crise environnementale, il y a des incertitudes sur la croissance Ă©conomique future et il faut de toute façon nous y prĂ©parer, notamment pour prĂ©server notre systĂšme social. Cela passe par davantage dâarbitrages politiques dans le partage des fruits de notre activitĂ© Ă©conomique. LâĂ©change entre S. Hallegate et J. Hickel, le premier un tenant de la croissance verte et le second un dĂ©fenseur de la dĂ©croissance entendue comme âa planned reduction of aggregate resource and energy use in high-income nations designed to bring the economy back into balance with the living world in a safe, just and equitable wayâ, est Ă©galement riche dâenseignements sur les diffĂ©rentes positions dans ce dĂ©bat et permet de montrer les points de dĂ©saccords mais aussi les points dâaccords sur lesquels sâappuyer pour agir dĂšs Ă prĂ©sent pour mener la transition, sans devoir attendre dâavoir totalement tranchĂ© ces dĂ©bats en partie thĂ©oriques. La rĂ©flexion par secteur peut aussi ĂȘtre trĂšs utile pour comprendre comment les choses peuvent Ă©voluer. Par exemple, dans le domaine de lâagriculture et de lâalimentation, la dĂ©croissance en quantitĂ© nâimplique pas forcĂ©ment une baisse en valeur globale la logique moins mais mieux » cherche par exemple Ă mettre en avant lâidĂ©e de consommer moins de viande mais mieux produite et donc plus Les solutions technologiques vont rĂ©soudre les crises environnementales Cet argument consiste tout simplement Ă Ă©carter le besoin de faire Ă©voluer nos modes de vie sur la base dâun optimisme technologique ». Cette idĂ©e reçue a trois variations, quâil est important dâidentifier celle qui voudrait que les enjeux Ă©nergĂ©tiques et environnementaux soient uniquement des sujets techniques, ce qui implique quâils nâauraient pas Ă ĂȘtre dĂ©battus collectivement ; celle qui survalorise la place de la technique comme levier pour rĂ©soudre les dĂ©fis Ă©cologiques considĂ©rant quâil est inutile, voire idĂ©ologique de questionner les transformations de nos modes de vie actuels ; celle qui sous-entend que lâinnovation technique est forcĂ©ment consensuelle, bĂ©nĂ©fique, et ne soulĂšve pas de controverses, a lâinverse dâautres leviers de transition de la sociĂ©tĂ©.â RĂ©ponses possibles âUn changement technique ne va pas sans changement social ! Câest un biais trĂšs courant de penser que lâun et lâautre sont sĂ©parĂ©s, mais il nâexiste pas de changement technique sans changement social. De nombreux travaux en sciences humaines et sociales ont dĂ©crit comment changements techniques et changements sociaux allaient de pair. Une chercheuse comme E. Shove a par exemple traitĂ© de ces liens de dĂ©pendances dans de nombreux travaux et sur de nombreux domaines. Prenons simplement lâexemple de lâautomobile le dĂ©veloppement technique des vĂ©hicules et des infrastructures est allĂ© de pair Ă des changements dans les territoires de vie accessibilitĂ© de zone pĂ©riurbaines et lâamĂ©nagement de nos villes, la façon de consommer dĂ©veloppement des centres commerciaux et la façon dâhabiter maison individuelle, la reprĂ©sentation de la vitesse et du temps cette ville est Ă 20 min » sous-entendu de voiture mais aussi de ce qui est confortable et dĂ©sirable⊠La prospective âTransitions 2050â, menĂ©e par lâADEME autour des quatre scĂ©narios montre que quelque soit le chemin adoptĂ©, lâobjectif de neutralitĂ© carbone implique autant des changements techniques que sociaux de grande ampleur que ce soit Ă court comme Ă moyen terme. Le paradoxe de lâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tiqueDiffĂ©rents travaux montrent que les gains dâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique ne conduisent pas nĂ©cessairement Ă une rĂ©duction de la consommation dâĂ©nergie. Câest le cas des travaux historiques de Jevons sur lâusage du charbon au 19° siĂšcle il observe que plus lâon consomme de charbon, plus on est efficace dans son usage, ce qui permet de rĂ©duire sa consommation pour un processus en particulier⊠et dâen dĂ©multiplier les usages et donc dâen consommer de plus en plus ! Plus rĂ©cemment, diffĂ©rentes dĂ©monstrations montrent que les gains dâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique sans questionnement sur nos pratiques et nos besoins induisent un surcroĂźt de consommation dâĂ©nergie. Dans le secteur du numĂ©rique, la dynamique technologique a procurĂ© dâimportants gains dâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique Ă chaque nouvelle gĂ©nĂ©ration dâĂ©quipements numĂ©riques et dans le traitement des donnĂ©es, câest-Ă -dire quâil Ă©tait possible de faire plus de choses avec la mĂȘme consommation dâĂ©nergie. NĂ©anmoins, les usages ont aussi explosĂ© en parallĂšle, que lâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique seule ne permet pas de compenser. Autre exemple dans le bĂątiment les travaux dâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique comme lâisolation et lâinstallation de systĂšme de chauffage performant nâimpliquent pas toujours la baisse de consommation escomptĂ©e. Les sommes Ă©conomisĂ©es peuvent en effet ĂȘtre rĂ©investies, dans une tempĂ©rature de chauffage supĂ©rieure ou dans dâautres Ă©quipements permettant de rĂ©pondre aux canons du confort domestique. Dans lâautomobile, les gains dâefficacitĂ© des moteurs sâaccompagnent dâune croissance de la taille et du poids des vĂ©hicules. On peut retrouver dâautres formes dâeffets rebonds dans la consommation de biens et services le fait de davantage mobiliser le marchĂ© de lâoccasion pour revendre ses objets peut doper la consommation de produits lâanalyse de B. Keller les gains trĂšs Ă©levĂ©s dâefficacitĂ© Ă©nergĂ©tique des datas centers nâont pas permis de rĂ©duire la consommation totale qui reste constante, courbe verte mais de compenser la multiplication par plus de 10 des trafics. Source maĂźtriser ces effets rebond, il est nĂ©cessaire de se questionner, collectivement, sur nos besoins afin de rĂ©duire nos consommations matĂ©rielles et Ă©nergĂ©tiques, rĂ©flexion qui ne relĂšve pas du champ technique mais bien du champ dĂ©mocratique. Sans cette rĂ©flexion sur nos besoins, et leur modĂ©ration, qui sâapparente Ă une dynamique de sobriĂ©tĂ©, il est probable que des effets rebond multiples nous feront perdre du temps au regard des dĂ©fis incertitudes quant aux solutions techniques par la communautĂ© scientifique et par les citoyensEnsuite, on trouve des incertitudes Ă lâĂ©gard des solutions techniques elles sont Ă©mises tant par les scientifiques eux mĂȘme que par les citoyensDu cĂŽtĂ© des scientifiques dâabord, certaines promesses techniques aujourdâhui promues font lâobjet de controverses sur leur capacitĂ© Ă rĂ©duire de façon effective les Ă©missions carbone. JusquâoĂč pourrons-nous utiliser les technologies de carbon dioxide removal » sans impacter nĂ©gativement dâautres dimensions environnementales ex. impact sur les sols et la biodiversitĂ© quand cela repose sur lâusage de biomasse et sans autres impacts nĂ©gatifs voir le tableau des risques et impacts p96 du Technical Summary du GIEC ? La communautĂ© scientifique Ă©met Ă©galement des doutes sur la capacitĂ© Ă rĂ©soudre les enjeux environnementaux associĂ©s aux modĂšles agro-alimentaires climat, biodiversitĂ©, pollution des eaux et des sols en se fondant uniquement sur des Ă©volutions dâordre techniques changer les pratiques alimentaires semble indispensable pour rĂ©duire la pression planĂ©taire sur la biosphĂšre voir par exemple le travail de la commission Eat the Lancet ou le scĂ©nario TYFA. Du cĂŽtĂ© des citoyens Ă©galement, la rĂ©cente Ă©tude pilotĂ©e par lâADEME autour des 4 scĂ©narios prospectifs âTransitions2050â montre que les scĂ©narios les plus technophiles soulĂšvent diffĂ©rentes inquiĂ©tudes de la part des citoyens. Par exemple, dans le scĂ©nario dans lequel le numĂ©rique et lâintelligence des objets serviraient Ă rĂ©guler nos consommations, les citoyens Ă©mettent des craintes sur la gouvernance des donnĂ©es et sur la marchandisation qui en serait faite. Sur le sujet environnemental, les citoyens mettent Ă©galement en doute la capacitĂ© des innovations techniques seules pour rĂ©soudre les enjeux climatiques, soulĂšvent des risques de âfuite en avantâ, de greenwashing. Il leur semble nĂ©cessaire de sortir de ces promesses techniques pour questionner tant leurs besoins que les valeurs souhaitables Ă mettre au cĆur de la sociĂ©tĂ©, pour refonder un nouveau contrat social.
Image tirĂ©e des Noces Rebelles 2008 de Sam Mendes, dans lequel Leonoardo Di Caprio incarne un personnage tentant, en vain, de se mettre en marge de la sociĂ©tĂ©. La marge, taboue du XXIĂšme siĂšcle ? Marge commerciale, vie en marge, ne pas Ă©crire dans la marge » ; tout nous ramĂšne Ă une vision pessimiste et nĂ©gative du concept. Pourtant, le latin margo, marginis dont il est issu signifie bord, bordure », attĂ©nuant dĂ©jĂ lâaversion que nous pouvons en avoir. Si vivre Ă la marge semble proscrit, commençons Ă vivre de la marge, avec elle, peut-ĂȘtre en elle. En marge du monde Ătre considĂ©rĂ© Ă la marge, marginal mĂȘme, sonne comme une insulte avilissante aux oreilles de la majoritĂ© de nos contemporains. Mal, peu ou pas insĂ©rĂ©s dans la sociĂ©tĂ©, les marginaux sont doublement relĂ©guĂ©s hors du monde ; du fait de leur condition liĂ©e Ă la drogue, au hasard de la vie, mais aussi dâautres raisons bien plus banales mais aussi du qualificatif qui leur est doucement attribuĂ©. Ce sont les fameux outsiders, ou encore les dĂ©viants, vivant loin de la norme, hors normes. Si la norme est la moyenne de la sociĂ©tĂ© la normalitĂ© donc, prenons la tangente urgemment. Il nây a rien de plus inquiĂ©tant, de castrateur ou dâaliĂ©nant que dâimager que lâon est, agit ou pense comme la moyenne. Non pas par mĂ©pris ou misanthropie, mais parce que la norme comme la moyenne nâexistent pas elles sont des crĂ©ations de lâesprit pour tenter de saisir une rĂ©alitĂ©. La moyenne et la norme ne sont pas des entitĂ©s sociales, elles essaient dâagrĂ©ger des comportements, des profils et des pensĂ©es pour mieux les comprendre. Ainsi, la sentence ce nâest pas normal devrait prendre un sens poĂ©tique Ă nos oreilles, nous satisfaisant que lâautre reconnaisse en nous une vivacitĂ© dâesprit et dâaction qui nous rend unique. Ătre en marge nâest quâĂȘtre Ă la pĂ©riphĂ©rie. La moyenne nâest que le point central qui permet de ne pas trop sâĂ©loigner de la majoritĂ©, de la reprĂ©senter. Elle nâest pas un idĂ©al Ă atteindre et surtout pas une identitĂ©. La marge est en rĂ©alitĂ© un appel Ă dĂ©sobĂ©ir, Ă affirmer sa singularitĂ© et son identitĂ© dans un monde contemporain qui se plait Ă normaliser, consigner, massifier. Paradoxalement, câest contre lâisolement et la perte de repĂšres que la marge se bat. En dĂ©fiant la normalitĂ© et la banalitĂ©, la marge nous impose Ă repenser le monde. Rien ne doit ĂȘtre normal, habituel, attendu câest lâimprĂ©visibilitĂ© et lâirrĂ©versibilitĂ© qui fondent lâHomme et le monde. Ce sont donc la dĂ©sobĂ©issance civile, la rĂ©volte intellectuelle, la volontĂ© de penser qui Ă©mergent grĂące Ă la marge. La marge, une libertĂ© Câest ainsi que la marge devient une libertĂ©. DâaliĂ©nante parce que contrainte reprenons lâexemple des marginaux qui, souvent, subissent lâisolement et la perte des liens sociaux, la marge devient libĂ©ratrice parce que choisie, dĂ©libĂ©rĂ©e et souhaitĂ©e elle devient un espace dans lequel peut sâexercer quelque chose » CNRTL. Alors que la sociĂ©tĂ© semblait avoir créé une sphĂšre unique dans laquelle nous devons Ă©voluer, de grĂ© ou de force, sacrifiant sur lâautel de la vie sociale notre vie privĂ©e ; la marge vient nous donner une bouffĂ©e dâoxygĂšne, nous autorisant Ă sortir de la sociĂ©tĂ©. En calibrant notre libertĂ©, en lui donnant un pĂ©rimĂštre plus ou moins permĂ©able, la marge vient la dĂ©cupler. La plus haute dĂ©finition de la LibertĂ© est celle qui ne nous Ă©chappe pas lâautonomie et la responsabilitĂ©, deux piliers fondateurs de la LibertĂ©, ont besoin dâĂ©voluer au sein dâun cadre pour pleinement se dĂ©ployer. Ainsi, les marges de tolĂ©rance ou dâerreur sont bien plus quâune dĂ©viance acceptĂ©e dans une vie millimĂ©trĂ©e. Elles sont la porte ouverte sur un autre monde, quâil nous suffit de passer pour le connaĂźtre. La marge tolĂ©rĂ©e laisse lâimprĂ©visible se glisser dans notre vie, il faut alors se prĂ©cipiter pour lâembrasser et ne plus jamais le laisser sâĂ©vanouir. Doucement, sâimmisce le chaos dans notre vie, nous rendant encore plus vivants et humains. Lâexpression avoir de la marge, en tant que latitude accordĂ©e, couronne la prise de conscience de nos sociĂ©tĂ©s. Il sâagit de quitter le tout-contrĂŽle pour autoriser lâerreur et lâĂ©chec. La marge devient un jeu entre les limites, parfois mĂȘme avec les limites ; dĂ©ferlant notre dĂ©sir, tel un moteur vital. A la marge, lâintime La marge, en effet, joue avec toutes les limites. Les limites lĂ©gales, politiques, sociales, mais aussi spirituelles, corporelles et sentimentales. Initialement, la marge Ă©tait imaginĂ©e telle un espace situĂ© sur le pourtour externe immĂ©diat de quelque chose » ou encore un espace laissĂ© entre la limite de deux choses se cĂŽtoyant ». Oui, la marge nous rapproche de lâintime, interrogeant la place de la limite entre deux corps, deux Ăąmes ; mais questionnant Ă©galement ce quâest le pourtour externe immĂ©diat dans un duo. Pourtant, ĂȘtre Ă la marge, pourrait-on dire, revient Ă ĂȘtre Ă lâĂ©cart. Encore une fois, lâĂ©cart fait frissonner, rimant avec exclusion, retrait du monde et perte dâidentitĂ© ; mais aussi rejet de lâautre. Non, affirme François Jullien câest par Ă©cart, en le dĂ©tachant du proche, du semblable, de lâapparent Ă©quivalent, quâon voit poindre enfin un autre qui soit autre ». Autrement dit, câest en mettant Ă la marge lâAutre quâil devient Lui, quâil existe. PlacĂ© Ă la marge, lâHomme se met Ă exister parce que lui est laissĂ©e une latitude pour ĂȘtre. NĂ©anmoins, convenons que la frontiĂšre est fine entre une marge bĂ©nĂ©fique, celle qui permettra Ă lâAutre dâĂȘtre Lui afin de me revenir dans une folie intime ; et une marge mortifĂšre, qui gĂšle lâhumanitĂ© en lâAutre parce que niĂ© dans son individualitĂ©. Câest encore une fois chez Jullien que lâon trouvera la solution rencontrer, câest se laisser dĂ©border et dĂ©porter par lâAutre, commencer de lever la barriĂšre dâavec lui ». Seule la rencontre, le regard posĂ© sur lâAutre, lui fera connaĂźtre une marge bĂ©nĂ©fique. Et rĂ©ciproquement. Conclusion Traiter de la marge sans penser Ă lâĂ©dition serait finalement une erreur. En effet, la premiĂšre des marges aurait pu ĂȘtre celle de lâouvrage ou du monde de lâĂ©dition. Les dĂ©finitions de la marge nous le rappellent entre lâ espace vierge laissĂ© entre le pourtour de ce qui est imprimĂ© texte, gravure et le bord de la page » et lâ espace vierge laissĂ© Ă droite du recto et Ă gauche du verso d'une page imprimĂ©e et gĂ©nĂ©ralement Ă gauche d'une page manuscrite » CNRTL. La premiĂšre fois que lâon croise une la ? marge, câest dans un ouvrage. Elle nous apporte confort de lecture, laissant parfois pour certains dâentre nous la possibilitĂ© dâannoter les quelques lignes placĂ©es sous notre regard. La marge amĂ©liore aussi notre Ă©criture, nous donnant droit Ă lâerreur et Ă la correction. La marge dâun livre, que lâon soit auteur ou lecteur, est cet espace immaculĂ© qui vient entourer, respectivement, le fruit de notre production ou de notre dĂ©sir. Cette marge blanche nous laisse le droit de rĂȘver, de penser le monde diffĂ©remment, de nous identifier Ă ces personnages, de nous transporter sur les lieux de leur action, de nous oublier dans les majestueuses descriptions. Elle nous ramĂšne aussi Ă la raison, lorsque la marge disparaĂźt. Les derniĂšres pages du livre sont blanches, ne laissant plus Ă la marge la possibilitĂ© dâexister. Brutalement, aprĂšs des milliers de mots qui nous transportaient en mĂȘme temps hors et dans le monde, nous voici ramenĂ©s Ă la dure rĂ©alitĂ©. En poursuivant la mĂ©taphore Ă©ditoriale, lâon pourrait dire que la lecture et lâĂ©criture sont entourĂ©es par la marge. En rĂ©alitĂ©, elles forment la marge dont nous avons besoin, si la marge est lâ extension de quelque chose au-delĂ des limites normalement nĂ©cessaires, requises ou prĂ©vues » CNRTL. Oui, la lecture Ă©tire le temps et lâespace de notre vie plus loin que nĂ©cessaire, alors que nous nâavons pas besoin de lire pour vivre. La marge dĂ©fait le nĂ©cessaire et le prĂ©vu, et injecte une dose de contingence et dâimprĂ©visibilitĂ© dans nos vies. Câest la lecture qui vient frapper notre conscience, comme pour rĂ©veiller notre Ăąme de contemplateur, dâesthĂšte et de rĂȘveur. La facultĂ© dâimagination, conduisant Ă la comprĂ©hension et au jugement, est le symbole de la pluralitĂ©, du commencement et de lâirrĂ©versibilitĂ© ; bref de lâHumanitĂ© chez Arendt. Il nây a rien de plus magistral que dâimaginer. Or, cette facultĂ© est prĂ©cisĂ©ment exercĂ©e par lâĂ©criture et la lecture. Un homme, un jour, lira. Et puis tout recommencera. Nous lâespĂ©rons avec vous, Madame Duras en 1985. Guillaume Plaisance
Voici la rĂ©ponse Ă la question de CodyCross - Aussi appelĂ©e Ă©toile filante. Si vous avez besoin d'aide ou avez des questions, laissez votre commentaire ci-dessous. Home Saisons Groupe 76 Phase 4 RĂ©pondre Mode de vie des artistes en marge de la sociĂ©tĂ© Mode de vie des artistes en marge de la sociĂ©tĂ© RĂ©pondre BohĂšme CodyCross CodyCross est un jeu rĂ©cemment sorti dĂ©veloppĂ© par Fanatee. Câest un jeu de mots croisĂ©s qui contient de nombreux mots amusants, sĂ©parĂ©s en diffĂ©rents mondes et groupes. Chaque monde a plus de 20 groupes avec 5 puzzles chacun. Certains des mondes sont la planĂšte Terre, sous la mer, les inventions, les saisons, le cirque, les transports et les arts culinaires.
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