Manytranslated example sentences containing "mener une vie en marge de la sociĂ©tĂ©" – English-French dictionary and search engine for English translations. Voustrouverez ci-dessous la(les) rĂ©ponse(s) exacte(s) Ă  MODE DE VIE DES ARTISTES EN MARGE DE LA SOCIETE que vous pouvez filtrer par nombre de lettres. Si les rĂ©sultats fournis par le moteur de solutions de mots flĂ©chĂ©s ne correspondent pas, vous trouverez une liste de rĂ©sultats proches. AlbertoGarcia-Alix, artiste de la marge - Photographies et oeuvres vidĂ©ographiques (1975-2009) de Anouk Chirol To - Collection Les Scripturales - Livraison gratuite Ă  0,01€ dĂšs 35€ d'achat - Librairie Decitre votre prochain livre est lĂ  Photosde la vie des Tsiganes hongrois ] [en allemand et hongrois] pas cher En utilisant Rakuten, vous acceptez l'utilisation des cookies permettant de vous proposer des contenus personnalisĂ©s et de rĂ©aliser des statistiques. Sila sociĂ©tĂ© m'influence, c'est parce que elle m'impose, ou que j'adhĂšre. Les mĂ©dias en gĂ©nĂ©ral font de l'info digest, Vite consommĂ©e, et vite oubliĂ©e. Pour s'informer ,il faut fouiller ailleurs que dans ce qui fait pleurer dans les chaumiĂšres. Quant Ă  la mode, j'ai la mienne, pas sĂ©ante, pas au gout du jour, mais qui me convient. p0pn59p. Bonjour, Comme vous avez choisi notre site Web pour trouver la rĂ©ponse Ă  cette Ă©tape du jeu, vous ne serez pas déçu. En effet, nous avons prĂ©parĂ© les solutions de CodyCross Mode de vie des artistes en marge de la sociĂ©tĂ©. Ce jeu est dĂ©veloppĂ© par Fanatee Games, contient plein de niveaux. C’est la tant attendue version Française du jeu. On doit trouver des mots et les placer sur la grille des mots croisĂ©s, les mots sont Ă  trouver Ă  partir de leurs dĂ©finitions. Le jeu contient plusieurs niveaux difficiles qui nĂ©cessitent une bonne connaissance gĂ©nĂ©rale des thĂšmes politique, littĂ©rature, mathĂ©matiques, sciences, histoire et diverses autres catĂ©gories de culture gĂ©nĂ©rale. Nous avons trouvĂ© les rĂ©ponses Ă  ce niveau et les partageons avec vous afin que vous puissiez continuer votre progression dans le jeu sans difficultĂ©. Si vous cherchez des rĂ©ponses, alors vous ĂȘtes dans le bon sujet. Le jeu est divisĂ© en plusieurs mondes, groupes de puzzles et des grilles, la solution est proposĂ©e dans l’ordre d’apparition des puzzles. Vous pouvez Ă©galement consulter les niveaux restants en visitant le sujet suivant Solution Codycross BOHEME Nous pouvons maintenant procĂ©der avec les solutions du sujet suivant Solution Codycross Saisons Groupe 76 Grille 4. Si vous avez une remarque alors n’hĂ©sitez pas Ă  laisser un commentaire. Si vous souhaiter retrouver le groupe de grilles que vous ĂȘtes entrain de rĂ©soudre alors vous pouvez cliquer sur le sujet mentionnĂ© plus haut pour retrouver la liste complĂšte des dĂ©finitions Ă  trouver. Merci Kassidi Amateur des jeux d'escape, d'Ă©nigmes et de quizz. J'ai créé ce site pour y mettre les solutions des jeux que j'ai essayĂ©s. This div height required for enabling the sticky sidebar À la demande de la SNCF, propriĂ©taire du site, les forces de l'ordre ont fait Ă©vacuer, le 26 juillet au matin, les locaux de la SERNAM, situĂ©s dans la zone en friche de Baud-Chardonnet, Ă  Rennes Ouest-France, 26-07-2011. CRS et GIPN ont dĂ©barquĂ© avec "la SociĂ©tĂ© protectrice des animaux SPA, la fourriĂšre, des tracto-pelles, des camions-bennes, et une entreprise de dĂ©mĂ©nagement" prĂ©cise Le Mensuel de Rennes 26-07-2011. Le 18 janvier, la SNCF avait dĂ©posĂ© une plainte pour occupation illĂ©gale des lieux et le 26 janvier pour effraction dans un poste Ă©lectrique Ă  haute tension, rappelle Le TĂ©lĂ©gramme 27-07-2011. InutilisĂ©s depuis plusieurs mois, les lieux - m2 de surface couverte pour un emprise fonciĂšre totale de m2 - Ă©taient occupĂ©s, depuis dĂ©cembre 2010, par l'association ARET23 et le collectif d'artistes L'Élaboratoire link qui les avaient recyclĂ©s en espaces de rĂ©pĂ©tition et de crĂ©ation pour les compagnies, qui avaient organisĂ© diffĂ©rents ateliers pour les adhĂ©rents soudure, travail du mĂ©tal, menuiserie, Ă©bĂ©nisterie, mĂ©canique, carrosserie, vidĂ©o et photo, cuisine, couture, informatique, musique et avaient ouvert une cantine et un garage associatifs. "La question de la place dans notre ville des jeunes artistes en marge des institutions, et des jeunes en gĂ©nĂ©ral qui recherchent des expĂ©riences de mode de vie alternatives, semble ignorĂ©e par nos pouvoirs publics. Leur mise Ă  la rue ne peut qu’accentuer leur marginalisation et leur ras le bol. Nous ne pouvons construire une ville durablement sans intĂ©grer cette partie de la jeunesse qui participe avec gĂ©nĂ©rositĂ©, crĂ©ativitĂ© et enthousiasme Ă  sa vie culturelle et festive" a dĂ©clarĂ© dans un communiquĂ© Europe Écologie Rennes qui signale que les oeuvres et les biens personnels des artistes absents ont Ă©tĂ© mis dans des bennes Ă  ordures. Pour d'autres informations, voir ici link et lĂ  link Texte de Mathieu Saujot, chercheur Ă  l’IDDRI, Sarah Thiriot, sociologue Ă  l’AdemeEn 2020, Bon Pote prĂ©sentait les 12 excuses de l’inaction climatique et les maniĂšres d’y rĂ©pondre, sur la base d’un article scientifique qui a depuis touchĂ© une forte audience. Dans ce travail, 12 discours de dĂ©lai, qui acceptent la rĂ©alitĂ© du changement climatique mais justifient l’inaction ou des actions inadĂ©quates », Ă©taient identifiĂ©s et analysĂ©s. Parmi les diffĂ©rents types d’actions Ă  mener pour faire face au changement climatique, la question des modes de vie plus durables nous semble ĂȘtre particuliĂšrement sujette Ă  ce type de discours. Les rĂ©actions au concept de sobriĂ©tĂ© en sont un bon exemple. Celui-ci apparaĂźt souvent comme un tabou qui peut ĂȘtre soit Ă©cartĂ© soit diluĂ© en jouant sur la confusion avec l’efficacitĂ© ou encore neutralisĂ© en renvoyant vers la dĂ©croissance. On se trouve donc dans une situation oĂč de plus en plus de dĂ©clarations politiques reconnaissent la nĂ©cessitĂ© de faire Ă©voluer nos modes de vie, mais oĂč des obstacles se prĂ©sentent dĂšs que l’on aborde concrĂštement les changements Ă  mettre en Ɠuvre. Prendre en compte ces prĂ©occupations et savoir y rĂ©pondre Faire ce travail d’identification des arguments de rĂ©sistance au changement et des rĂ©ponses possibles Ă  apporter n’est pas seulement un enjeu de communication politique il rĂ©vĂšle des Ă©lĂ©ments sur ce que reprĂ©sente changer les modes de vie et ce qu’il faut mettre en Ɠuvre collectivement pour que cela devienne possible, acceptable, auteurs de l’article sur les 12 discours d’inaction climatique soulignent que ces derniers s’appuient sur les prĂ©occupations et les craintes lĂ©gitimes 
 Nous soutenons qu’ils deviennent des arguments dilatoires lorsqu’ils dĂ©forment plutĂŽt que de clarifier, soulĂšvent l’adversitĂ© plutĂŽt que le consensus ou laissent entendre que prendre des mesures est un dĂ©fi impossible. ».Nous cherchons donc Ă  rĂ©pondre Ă  ces arguments afin de progresser dans notre capacitĂ© Ă  rendre possibles ces changements de modes de vie. Pour cela il nous paraĂźt essentiel d’éclairer et orienter le dĂ©bat avec les acquis et connaissances des sciences humaines et sociales. 1. Ces changements ne sont pas acceptablesCet argument dĂ©crĂ©dibilise une action climatique qui passerait par des changements de modes de vie en considĂ©rant qu’ils ne seraient pas acceptables par la population. On pense gĂ©nĂ©ralement ici Ă  changer sa mobilitĂ©, son chauffage, ses pratiques de consommation et alimentaire, sa maniĂšre de faire du tourisme, d’utiliser le numĂ©rique
 – RĂ©ponses possibles –Inverser la charge de la preuve Cet argument comme d’autres fonctionne car il Ă©vacue la situation actuelle et reporte totalement la charge de la preuve sur le projet de transition. Dire que ces changements ne sont pas acceptables fait passer implicitement l’idĂ©e que nos modes de vie actuels ne posent pas de question, et que seule la transition pose problĂšme. Or c’est bien Ă©videmment faux. Nos modes de vie sont dĂ©jĂ  associĂ©s Ă  des choses qui, lorsqu’elles sont identifiĂ©es et dĂ©noncĂ©es notamment par des ONG, suscitent des dĂ©bats dans la sociĂ©tĂ©. Pensons par exemple Ă  l’impact de ce que rĂ©vĂšlent des associations comme L214 sur ce qu’impliquent concrĂštement pour le bien-ĂȘtre des animaux nos pratiques alimentaires actuelles, reposant sur la large disponibilitĂ© de produits animaux peu coĂ»teux. Pensons Ă©galement aux manquements de l’industrie textile en termes de droit social, par exemple avec l’effondrement d’une usine en 2013 Ă  Dacca, causant plus de 1000 morts parmi les ouvriers et ouvriĂšres. Cet Ă©vĂ©nement a Ă©tĂ© associĂ© Ă  la pression qu’exerce sur la main d’Ɠuvre le besoin de produire Ă  faible coĂ»t dans une logique de fast fashion, ce qui renvoie in fine Ă  nos pratiques vestimentaires. Et au quotidien, nos maniĂšres de nous dĂ©placer, fortement dĂ©pendantes de la voiture thermique, impliquent un haut niveau de pollution de l’air dans les mĂ©tropoles, au dĂ©triment de la santĂ© de leurs dĂ©plorer les impacts nĂ©gatifs de nos modes de vie actuels n’équivaut pas Ă  rendre acceptable tout changement futur. Mais cela doit permettre d’ouvrir la discussion sur une base Ă©quitable nos modes de vie actuels ont leurs qualitĂ©s comme leurs dĂ©fauts, ils posent Ă©galement des enjeux moraux et Ă©thiques qu’il convient de mettre Ă  jour. Cet examen rééquilibrĂ© incite Ă  penser le changement. Les dĂ©bats qu’il peut susciter au sein de la sociĂ©tĂ© sont certainement une voie de progrĂšs. Nos prĂ©fĂ©rences sont mallĂ©ables Qu’est ce qui est inacceptable ? Le rĂ©sultat ou les moyens ? Nous faisons souvent face Ă  cette question est-ce que la sobriĂ©tĂ© est acceptable ? Comme si on pouvait rĂ©pondre de but en blanc face Ă  un concept qui n’a rien d’évident. Prenons un exemple si par un bon matin pluvieux, tout d’un coup, vous tendez un vĂ©lo Ă  votre voisin automobiliste invĂ©tĂ©rĂ© pour rĂ©aliser les 5 kilomĂštres qui le sĂ©parent de son travail, il y a effectivement de fortes chances qu’il trouve cela inacceptable. Si ce mĂȘme moment arrive aprĂšs 6 mois oĂč se sont succĂ©dĂ©s l’inauguration d’une nouvelle voie verte dans son village pĂ©riurbain, le test d’un vĂ©lo Ă©lectrique Ă  son travail, un rendez-vous avec son mĂ©decin l’alertant sur sa trop grande sĂ©dentaritĂ©, une discussion avec ses enfants qui utilisent leur vĂ©lo sur leur lieu d’étude
 et l’achat d’un bon impermĂ©able ! ; alors la rĂ©ponse sera certainement cette variation ? Tout simplement car nos prĂ©fĂ©rences, nos reprĂ©sentations de ce qui est possible, positif, dĂ©sirable sont mallĂ©ables, comme cela a Ă©tĂ© rappelĂ© dans le rĂ©cent rapport du GIEC[1]. Ces Ă©volutions peuvent ĂȘtre stimulĂ©es par un ensemble de leviers dans les mains des dĂ©cideurs politiques, des dĂ©cideurs privĂ©s et des citoyens. Pour le vĂ©lo par exemple, le schĂ©ma ci-dessous et le dossier complet sur Bon Pote permettent d’identifier l’ensemble de ces travail menĂ© par l’Ademe autour de la prospective “Transitions2050” pour mettre en discussion ces choix de sociĂ©tĂ© auprĂšs d’une trentaine de Français et Françaises est Ă©galement riche d’enseignements. D’abord, il montre que l’on ne peut poser cette question de l’acceptabilitĂ© sans rendre concrets et prĂ©hensibles plusieurs futurs possibles. Il montre Ă©galement que les scĂ©narios activant davantage la sobriĂ©tĂ© ne sont pas moins acceptables que les scĂ©narios qui parient sur d’importants dĂ©ploiements technologiques pour prĂ©server nos modes de consommation changer nos modes de vie, de consommation, de dĂ©placement n’est pas sans poser de question, mais les faire perdurer au prix de technologies lourdes soulĂšve Ă©galement tout un ensemble d’incertitudes aux yeux des citoyens. Cela rejoint l’idĂ©e d’aller au-delĂ  du terme d’acceptabilitĂ© pour mieux comprendre ce qui se joue derriĂšre ce terme la dĂ©sirabilitĂ© des scĂ©narios, leur faisabilitĂ© et enfin les conditions de rĂ©alisation nĂ©cessaires Ă  leur mise en Ces changements sont socialement injustes Cet argument s’inscrit dans la logique des critiques contre une Ă©cologie dite “punitive”. Elle s’appuie sur une forme de simplification la transition se ferait par principe au dĂ©triment des plus vulnĂ©rables, et notamment quand on cherche Ă  rĂ©orienter les comportements et les modes de vie. L’exemple de la taxe carbone, rĂ©el voir ces travaux qui montrent l’impact inĂ©galitaire et notre article sur la question, permet alors de disqualifier l’ensemble du projet de transition. – RĂ©ponses possibles –Des inĂ©galitĂ©s bien rĂ©elles
 mais le plus souvent indĂ©pendantes de la transition Encore une fois, cet argument a tendance implicitement Ă  rejeter sur les porteurs de la transition les inĂ©galitĂ©s et problĂšmes sociaux actuels. La crise des Gilets jaunes, qui a notamment mis en exergue la dĂ©pendance Ă  la voiture et la vulnĂ©rabilitĂ© aux prix du carburant problĂšme identifiĂ© par la recherche dĂšs les annĂ©es 2000-2010, avant que la taxe carbone ne soit mise en place, le mal-logement et la lutte contre les passoires Ă©nergĂ©tiques voir le collectif RĂ©novons, et l’alimentation avec les enjeux de prĂ©caritĂ© et d’insĂ©curitĂ© alimentaire qui touchent des millions de voir le rĂ©cent rapport de 7 sur la question montrent que nos sociĂ©tĂ©s sont dĂ©jĂ  tiraillĂ©es par des inĂ©galitĂ©s et des souffrances sociales. Le premier vecteur d’inĂ©galitĂ©s n’est pas la transition, mais bien les politiques actuelles et ce que les politiques passĂ©es ont créé. Dans ce contexte, s’il est important de s’interroger sur les potentiels impacts nĂ©gatifs de la transition, celle-ci peut aussi ĂȘtre vue comme une source de solutions. De fait, , les travaux de recherche sur les modes de vie durables et les propositions associĂ©es adoptent de plus en plus une approche mettant au cƓur de leur rĂ©flexion les enjeux de justice sociale, d’équitĂ© et d’égalitĂ©. Ils partent du principe qu’il faut s’assurer des besoins de base pour tous avec les concepts de social floor », de basic needs », de social threshold », qui dessineraient un cadre vecteur de progrĂšs pour les plus modestes. Ces travaux pointent Ă©galement que les efforts les plus importants seront certainement du cĂŽtĂ© de ceux qui aujourd’hui ont les revenus les plus Ă©levĂ©s et de facto consomment plus et Ă©mettent plus. Le cas de l’avion est emblĂ©matique car une minoritĂ© de la population reprĂ©sente la majoritĂ© des vols, ce qui fait qu’une mesure comme une taxe qui croĂźt avec la frĂ©quence de vol impacterait avant tout les plus aisĂ©s. Pour un bon rĂ©sumĂ© de ce que dit la recherche sur la question de l’équitĂ© dans la transition des modes de vie, voir cet nouveaux cadres d’actions publiques Ă  construire Penser la transition de maniĂšre Ă  ce qu’elle n’impacte pas les plus vulnĂ©rables et qu’elle soit au contraire un progrĂšs social est Ă©videmment essentiel et peut aussi ĂȘtre explorĂ© au niveau sectoriel. Concernant l’agriculture et l’alimentation, il faut Ă  la fois penser les Ă©volutions des filiĂšres, le revenu des agriculteurs et les mĂ©nages les plus contraints, ce qui implique d’anticiper les politiques publiques nĂ©cessaires. Sur cet exemple, des solutions existent et peuvent ĂȘtre mises en place. Ce n’est donc pas un dĂ©fi philosophies d’action pour assurer l’accessibilitĂ© Ă©conomique d’une alimentation saine et durable. Blog IDDRIAu-delĂ  des idĂ©es reçuesIl est Ă©galement crucial d’aller au-delĂ  des idĂ©es reçues entourant ces questions d’inĂ©galitĂ©s. Par exemple, contrairement Ă  une vision oĂč l’alimentation durable serait l’apanage de publics aisĂ©s et diplĂŽmĂ©s, on observe que les publics modestes expriment un intĂ©rĂȘt pour une alimentation saine, de qualitĂ© et durable et ne sont pas absents des tendances de consommation, comme celle du bio. L’enjeu crucial se situe donc davantage dans le besoin d’inclusion et de cohĂ©sion dans la façon de concevoir, prĂ©senter et mener le projet de transition, ce qui peut prendre des formes trĂšs concrĂštes notamment au niveau local voir par exemple le projet Territoires Ă  vivres » . Enfin, encore une fois, il faut faire attention au deux poids, deux mesures » personne, par exemple, ne s’est alarmĂ© du potentiel surcoĂ»t impliquĂ© pour les mĂ©nages modestes par le dĂ©veloppement rapide de la 5G, alors que la tĂ©lĂ©phonie mobile est aujourd’hui un prĂ©requis pour ĂȘtre inclus dans la vie sociale, Ă©conomique, professionnelle pour tout un chacun, y compris pour les plus contraints financiĂšrement. C’est parce que nous sommes habituĂ©s Ă  cette course Ă  l’innovation, parce que les changements de nos modes de vie liĂ©s au numĂ©rique ont Ă©tĂ© incitĂ©s et dĂ©ployĂ©s par une multitude d’actions des acteurs publics et privĂ©s voir La numĂ©risation du monde, F. Flipo, 2021 que cette dynamique du numĂ©rique ne pose pas de problĂšmes d’inĂ©galitĂ©s sont cruciaux et de nombreux travaux cherchent Ă  les rĂ©soudre dans le cadre de la transition, cette question ne peut se rĂ©sumer Ă  l’idĂ©e d’une â€œĂ©cologie punitive”, clivage que les français sont prĂȘts Ă  Cela menace nos libertĂ©sLes mesures Ă©cologistes vont restreindre nos capacitĂ©s Ă  consommer, Ă  nous dĂ©placer. Ce sont des intrusions inacceptables dans notre vie privĂ©e. On retrouve ici les termes de Khmer verts, de dictature Ă©cologique
– RĂ©ponses possibles –Libres
 dans un cadre trĂšs contraintCommençons par un paradoxe tout le monde est libre mais tout le monde fait la mĂȘme chose ! ». Dit autrement, nos vies sont largement rĂ©gies par des cadres qui organisent et structurent fortement nos vies infrastructures, offres de produits et de services, organisation du temps, normes sociales et imaginaires, rĂ©glementations
 C’est d’ailleurs ce qui explique qu’il y a une importante rĂ©gularitĂ© de nos modes de vie on parle ainsi de mode de vie occidental, français ou pĂ©riurbain par exemple. Cela ne veut pas dire que chacun ne trouve pas un peu de marge de manƓuvre pour dĂ©velopper son propre style de vie, mais cela se traduit dans un cadre partagĂ© prĂ©pondĂ©rant, qui relativise l’idĂ©e d’une totale libertĂ© de nos modes de plus, la libertĂ© considĂ©rĂ©e dans ces discours est avant tout celle de consommer, or ce n’est qu’une de nos libertĂ©s. Évidemment les dĂ©bats soulevĂ©s par la crise sanitaire et les mesures impactant nos libertĂ©s, comme ceux concernant la libertĂ© de la presse dans un contexte de concentration Ă©conomique ce qui a motivĂ© une commission d’enquĂȘte du SĂ©nat, plaident pour avoir une vue d’ensemble sur la prĂ©servation de nos libertĂ©s. Pensons notamment au travail de François Sureau sur nos libertĂ©s publiques. Voir ici l’ensemble des dessins reprĂ©sentant les 12 discours de l’inaction climatiquePar ailleurs, notre libertĂ© de consommer elle-mĂȘme est bridĂ©e par l’offre existante aujourd’hui personne n’est libre d’acheter une voiture low cost sans Ă©lectronique, elle n’est tout simplement pas produite ; on ne peut pas non plus se passer des outils numĂ©riques ; et faire rĂ©parer les objets de son quotidien n’est pas toujours possible. Elle est aussi orientĂ©e par la publicitĂ©, qui nous enferme dans des stĂ©rĂ©otypes et des reprĂ©sentations datĂ©es et nous dĂ©peint un imaginaire que nous ne sommes en moyenne pas en capacitĂ© d’acheter. Qu’il s’agisse du marronnier des “sports d’hiver”, largement couverts par les journaux tĂ©lĂ©visĂ©s alors mĂȘme que seuls 10% de la population les pratiquent, de l’idĂ©al de la maison individuelle ou de l’achat d’une voiture neuve
 Quelles sont les marges de manƓuvre et les libertĂ©s des Françaises et Français, et notamment ceux ayant des revenus modestes, pour se conformer aux reprĂ©sentations vĂ©hiculĂ©es dans la publicitĂ© et les mĂ©dias ? Changer ces reprĂ©sentations de maniĂšre cohĂ©rente avec les crises environnementales est un enjeu essentiel et cette Ă©volution n’implique pas forcĂ©ment une perte de libertĂ© voir par exemple le rĂ©cent rapport EPE. Et rappelons que la publicitĂ© dispose de moyens trĂšs importants, bien supĂ©rieurs Ă  ceux des politiques publiques dont on questionne pourtant l’aspect liberticide. En 2014 par exemple, le budget de communication publique sur la nutrition et la santĂ© s’élevait Ă  4 millions d’euros quand l’investissement du secteur de l’alimentation dans les mĂ©dias atteignait 2,4 milliards d’euros, qui plus est fortement orientĂ©s vers la publicitĂ© des aliments pauvres, nutritivement dĂ©conseillĂ©s par ce programme. Dans le secteur automobile, au niveau mondial, c’est plus de 35 Md$ qui sont dĂ©pensĂ©s en publicitĂ©, dont 5 Md$ au total pour la France, l’Allemagne et la le dire de maniĂšre directe aujourd’hui personne n’est libre d’avoir une vie sobre car appartenir Ă  la sociĂ©tĂ© nĂ©cessite la consommation de certains biens et services indispensables communiquer, se dĂ©placer
 et car l’organisation qui produit ces biens et services n’est pas nos histoires collectivesL’évolution de nos normes sociales relativise Ă©galement en partie ce questionnement sur notre libertĂ© de dĂ©sirer et de choisir. Les normes sociales actuelles, fruits de l’histoire et de conventions, sont autant un ciment de notre vie collective que des contraintes sur nos pratiques quotidiennes ex. “un bon repas de famille doit inclure de la viande” ; “une personne respectable ne se dĂ©place pas en vĂ©lo”. On peut de ce fait voir la transition vers de nouveaux modes de vie comme une redĂ©finition collective de ce qui est dĂ©sirable et positif[2], chose que l’humanitĂ© fait en permanence, de maniĂšre plus ou moins explicite. Comme Y. N. Harari l’explique, le propre de l’humanitĂ© est de croire collectivement dans les histoires qu’elle se raconte, et ces histoires le fait de concĂ©der, Ă  l’Etat et Ă  nos concitoyens, une part de nos libertĂ©s dans le cadre d’un contrat social est le ciment de nos vies collectives. C’est d’ailleurs un des rĂ©sultats de l’enquĂȘte ADEME sur les modes de vie menĂ©e dans la prospective “Transitions 2050” les citoyens interrogĂ©s perçoivent bien l’enjeu de la rĂ©duction de la libertĂ© de consommer. Mais, pour eux, la consommation n’est pas la pratique cardinale derriĂšre l’idĂ©e de libertĂ©. In fine, ce qui compte le plus Ă  leurs yeux relĂšve de l’organisation de la vie sociale, tout particuliĂšrement de la prise en charge des inĂ©galitĂ©s et de la capacitĂ© Ă  influer sur son futur ou celui de son territoire. La transition Ă©cologique rĂ©actualise le besoin de se poser ces questions que sommes-nous prĂȘts Ă  donner et Ă  recevoir, en termes de droits et de devoirs, dans le cadre d’un nouveau contrat social nous permettant de rester dans les limites de la planĂšte ? Et que deviendraient nos libertĂ©s dans un monde frappĂ© par un lourd changement climatique ?4. La puissance publique n’est pas lĂ©gitime pour agir sur nos modes de vieSelon cet argument, la puissance publique sortirait de son rĂŽle en cherchant Ă  transformer nos modes de vie pour la transition. Cela irait Ă  l’encontre de l’idĂ©e d’un individu libre et responsable. Dans un contexte Ă©conomique mondialisĂ©, marquĂ© par des discours sur la rĂ©gulation par le marchĂ© lui-mĂȘme, l’action de la puissance publique Ă©tatique serait Ă©galement inadaptĂ©e. – RĂ©ponses possibles –Un rĂŽle lĂ©gitime de chef d’orchestre de la vie collectiveCet argument peut constituer un obstacle ou une excuse Ă  l’inaction pour les dĂ©cideurs politiques. Prenons l’exemple de l’agriculture Ă©tant donnĂ© que la puissance publique n’est pas lĂ©gitime pour agir sur la demande de viande ou n’en est pas capable, une politique de rĂ©duction de la production de viande ne serait pas souhaitable car elle conduirait Ă  renforcer des importations moins disantes sur le plan environnemental la demande restant fixe. Cet argument, qui dĂ©lĂ©gitime l’action sur la demande, devient bloquant pour mettre en Ɠuvre l’évolution de l’ la section prĂ©cĂ©dente “Cela menace nos libertĂ©s”, nous expliquions que les cadres collectifs sont prĂ©pondĂ©rants pour organiser nos modes de vie. La puissance publique, et en particulier l’État, n’est pas le seul acteur Ă  agir sur ce cadre de rĂ©fĂ©rence, qui est mĂ» par l’ensemble des acteurs de la vie sociale entreprises, mĂ©dias – sociaux ou non –, mouvements citoyens, artistes, acteurs financiers, etc. Mais elle y joue un rĂŽle particulier, celui de chef d’orchestre, en tant que garante de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral et du vivre ensemble ». Ainsi, une politique publique par dĂ©finition vient encadrer les pratiques ou les modes de vie afin de permettre Ă  un groupe d’individus de vivre la puissance publique est lĂ©gitime Ă  agir sur les modes de vie, la question de son pĂ©rimĂštre d’intervention est un objet constant de dĂ©bat dans les sociĂ©tĂ©s dĂ©mocratiques, et ne doit pas ĂȘtre interrogĂ©e de façon hors sol », mais contextualisĂ©e ce qu’on va considĂ©rer comme Ă©tant une action publique lĂ©gitime dĂ©pend des convictions et des valeurs de chaque citoyen, mais aussi des principes au nom desquels l’État justifie son intervention dans tel ou tel champ et des modalitĂ©s d’action quelles politiques publiques sont mises en Ɠuvre. DĂ©battre des façons d’agirCe sont donc autant les fins que les moyens qui peuvent ĂȘtre objets de discussion. Le tableau ci-dessous rĂ©pertorie 8 philosophies pour agir sur les modes de vie, auxquelles sont associĂ©es une diversitĂ© de parti pris idĂ©ologiques, qui se traduiront ensuite dans les politiques mises en Ɠuvre. Cela nous semble ĂȘtre une base utile pour dĂ©battre dĂ©mocratiquement des moyens de mise en Ɠuvre de la transition. Par exemple, pour un mĂȘme enjeu par ex. la mobilitĂ©, les citoyens pourraient considĂ©rer qu’agir par la taxe carbone est moins acceptable qu’agir par la rĂ©glementation. Le dĂ©bat dĂ©mocratique, comme l’a illustrĂ© la Convention Citoyenne pour le Climat, est alors utile pour identifier les moyens d’actions qui paraissent lĂ©gitimes et dans les exemples historiquesUn retour historique est Ă©galement utile pour battre en brĂšche cette idĂ©e F. Trentmann dans sa magistrale histoire de la consommation montre que l’histoire regorge d’exemples d’intervention de l’Etat sur nos modes de consommation, que ce soit dans l’alimentation, nos pratiques d’épargne ex. incitation trĂšs forte Ă  l’épargne au Japon pendant le dĂ©veloppement post 2Ăšme guerre mondiale, notre mobilité  Aux États-Unis par exemple, aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, l’État doit Ă©couler les surplus de son agriculture ; il dĂ©veloppe alors l’idĂ©e d’un bon repas pour tous les enfants, en tant que service public dĂ©livrĂ© Ă  l’école, et affecte ainsi directement des millions d’ de Nixon au pouvoir sonne la fin de ce dispositif la mesure est transformĂ©e en une seule aide aux plus pauvres, puis privatisĂ©e ; on s’éloigne alors de l’idĂ©e d’un repas sain, et les fruits et lĂ©gumes sont progressivement remplacĂ©s par produits plus gras, plus sucrĂ©s, prĂ©parant ainsi des gĂ©nĂ©rations de consommateurs Ă  ces pratiques alimentaires. Pour l’historien, l’État ne peut tout simplement pas dire je ne peux rien faire, le consommateur est souverain ».5. Il faut sauvegarder nos modes de vie actuelsCe discours renvoie Ă  l’idĂ©e selon laquelle nos modes de vie actuels seraient les plus progressistes et dĂ©veloppĂ©s qui soient. Il renvoie largement Ă  une reprĂ©sentation qui perçoit le dĂ©veloppement de notre sociĂ©tĂ© comme une trajectoire linĂ©aire, Ă©vidente, oĂč dĂ©veloppement Ă©conomique et social sont intimement liĂ©s au progrĂšs technique. Ainsi on va retrouver dans certains scĂ©narios l’idĂ©e que le fort dĂ©veloppement des solutions technologiques pour atteindre la neutralitĂ© carbone permettra de sauvegarder les modes de vie du dĂ©but du XXIĂšme siĂšcle. Cet argument repose implicitement sur l’idĂ©e que nous serions Ă  une sorte d’ñge d’or de nos modes de vie, et qu’ils mĂ©riteraient donc d’ĂȘtre prĂ©servĂ©s.– RĂ©ponses possibles –Serions-nous Ă  un Ăąge d’or des modes de vie ? Chacun, selon sa gĂ©nĂ©ration, a sa propre nostalgie d’une Ă©poque et d’un mode de vie en particulier, ce qui n’empĂȘche pas que les modes de vie Ă©voluent en permanence. L’évolution rĂ©cente la plus marquante est Ă©videmment la place que le numĂ©rique a pris dans notre vie quotidienne et dans l’organisation de la sociĂ©tĂ©. Communiquer, s’informer, se divertir, consommer, s’éduquer
 ont Ă©voluĂ© sur un laps de temps court. Aurions-nous dĂ» sauvegarder nos modes de vie d’avant le numĂ©rique ?Le fait de figer ainsi la sociĂ©tĂ© dans ses modes de vie actuels conduit Ă  tout faire reposer sur les changements technologiques et la transformation de l’économie pour atteindre la neutralitĂ© carbone. Ce raisonnement ignore donc le fait, bien Ă©tabli notamment par la sociologie des techniques, que l’évolution des technologies conduit inĂ©vitablement Ă  des changements de mode de vie la technique et le social Ă©tant interdĂ©pendants, ce sont des coĂ©volutions. Pensons Ă  la façon dont 70 ans de dĂ©veloppement automobile ont façonnĂ© nos territoires, notre rapport Ă  l’espace ex. je vis dans un espace pĂ©riurbain Ă©tendu connectĂ© par les infrastructures automobiles et au temps ex. “c’est Ă  combien de temps”, sous-entendu “en voiture”.Cela est aussi vrai avec l’évolution de nos systĂšmes Ă©conomiques nouveaux emplois, organisation du travail, place de l’État et du marché  par exemple, la rĂ©volution industrielle a conduit Ă  l’émergence d’une population ouvriĂšre nombreuse dans les villes, la transformation progressive du monde agricole chute du nombre de paysan, concentration des parcelles et une Ă©volution forte des paysages remembrement.Sur la pĂ©riode 1980-2000, la mondialisation et la numĂ©risation de l’économie ont entraĂźnĂ© une tertiarisation de l’économie française et une polarisation du marchĂ© du travail multiplication des formes d’emplois, une mĂ©tropolisation du territoire français et des pratiques de dĂ©placement accentuĂ©es dans les modes de vie valorisĂ©s avion, tgv, voyage dans une capitale europĂ©enne sur le week-end
.6. Nos modes de vie ne peuvent pas changerA ce discours de sauvegarde de nos modes de vie actuels peut s’ajouter celui qui veut que changer nos modes de vie est idĂ©aliste, voire tout bonnement impossible » cet argument joue sur un implicite frĂ©quent, l’impression de fixitĂ© de nos modes de vie. – RĂ©ponses possibles –Pourtant l’histoire rĂ©cente regorge de changements de modes de vie, prenons simplement quelques exemples. Certains de ces changements sont le fait de dĂ©cisions politiques Une circulaire du 8 aoĂ»t 1956, signĂ©e du ministre de l’Education nationale, relative aux boissons de table servies dans les internats et cantines scolaires», interdit la distribution d’alcool Ă  la cantine pour les enfants, une pratique jusqu’alors assez frĂ©quente. A la place, la consommation quotidienne de lait est expĂ©rimentĂ©e pour ses vertus nutritionnelles. Quand on connaĂźt, aujourd’hui, l’importance de l’enfance et de l’éducation dans la formation des habitudes alimentaires, ce type de mesure a inĂ©vitablement eu des effets de long loi du 13 juillet 1965 les femmes mariĂ©es peuvent occuper un emploi sans l’autorisation de leur Ă©poux et ouvrir un compte en banque en leur nom propre. Cela aura des implications majeures sur la fĂ©minisation de l’emploi[3], et in fine sur les modes de changements sont liĂ©s Ă  de nouvelles offres, qui rentrent dans nos pratiques de consommationLe dĂ©ploiement du smartphone, comme illustrĂ© par les courbes ci-dessous, modifiera profondĂ©ment et rapidement nos façons de communiquer, de nous informer, de champ de l’alimentation verra aussi les pratiques Ă©voluer au fur et Ă  mesure de la commercialisation de nouveaux produits et de changement dans les rythmes quotidiens la consommation de plats prĂ©parĂ©s a par exemple Ă©tĂ© multipliĂ© par 3 en 30 ans[4] dĂ©notant un changement dans notre rapport Ă  la prĂ©paration des repas et Ă  la changements sont plus systĂ©miques et sont la rĂ©sultante de nombreux autres changements dans la 1980 et 2008, les distances quotidiennes parcourues par les Français ont Ă©tĂ© multipliĂ©es par 1,5[5]. Et la taille de nos grandes aires urbaines par entre 2000 et 2010[6]. C’est donc le cadre territorial et temporel concret des modes de vie quotidiens qui a fortement Ă©voluĂ© lors de ces derniĂšres dĂ©cennies. Ces illustrations visent simplement Ă  montrer la diversitĂ© des changements qui s’exercent en permanence sur nos modes de vie, pour une diversitĂ© de raisons et dans une diversitĂ© de directions. Bien d’autres encore pourraient ĂȘtre mobilisĂ©es. Cela n’est pas une preuve que nos modes de vie peuvent Ă©voluer assez vite pour faire face aux crises environnementales, mais c’est le signe que des rĂ©inventions sont toujours en cours et que la transition peut s’appuyer sur ces on sait que les changements sociaux ne sont pas totalement linĂ©aires il existe des points de bascule voir l’article Bon Pote qui peuvent accĂ©lĂ©rer les changements, comme rappelĂ© par le rĂ©cent rapport du GIEC[7]. Par exemple, une fois que la population possĂšde une certaine proportion de smartphone, des effets de rĂ©seaux[8] font que son usage est de plus en plus facile, utile, nĂ©cessaire ce qui va pousser la suite de son La sobriĂ©tĂ© est un choix avant tout “idĂ©ologique”Cet argument vise Ă  discrĂ©diter une approche par la sobriĂ©tĂ© en la prĂ©sentant comme idĂ©ologique associĂ©e Ă  des valeurs subjectives et non scientifique lĂ  oĂč une approche perçue comme scientifique est issue d’un raisonnement rationnel basĂ© sur des faits. Une illustration est la critique des travaux de l’association nĂ©gaWatt leur hypothĂšse de sobriĂ©tĂ© proviendrait de leur opposition “idĂ©ologique” au nuclĂ©aire. Ainsi, dans une situation oĂč l’on produirait moins d’électricitĂ©, on serait obligĂ© de se serrer la ceinture » sur nos modes de vie.– RĂ©ponses possibles –Un concept ancien
Ce concept de sobriĂ©tĂ© a des racines anciennes, pouvant ĂȘtre spirituelles, religieuses et philosophiques et a connu une forme de renouveau dans la sociĂ©tĂ© moderne du fait des interrogations sur les impacts de la croissance Ă©conomique Cezard et Mourad, 2019 ; Guillard et Ben Kemoun, 2019. Il renvoie aux idĂ©es de tempĂ©rance, de modĂ©ration, de frugalitĂ©, comme sources de bonheur et d’émancipation. Quand il s’agit de penser la transition Ă©cologique, il est important d’avoir en tĂȘte que la sobriĂ©tĂ© concerne l’ensemble des systĂšmes, des filiĂšres et des organisations et non pas uniquement l’individu en bout de chaĂźne. Cette acception restrictive de la sobriĂ©tĂ© se rĂ©vĂšle inefficace l’individu se retrouve alors chargĂ© de mettre en Ɠuvre une logique de sobriĂ©tĂ© orthogonale au reste de la sociĂ©tĂ© fondĂ© sur l’abondance comme nous l’avons montrĂ© plus haut imaginaire de la publicitĂ©, organisation des chaines de valeur peu adaptĂ©e Ă  l’émergence d’offre sobre, modes de production et de recyclage, etc.. En termes concrets, on peut dĂ©finir la sobriĂ©tĂ© Ă©nergĂ©tique comme le fait de rĂ©duire les besoins en Ă©nergie en changeant les pratiques ou les habitudes, en changeant la façon de rendre le service Ă  tous les niveaux de la sociĂ©tĂ©. La sobriĂ©tĂ© consiste Ă  interroger le besoin ex. combien de m2 de logement par habitant ou de taille de voiture ou de changer la façon de rendre le mĂȘme service ex. augmenter la part de protĂ©ines vĂ©gĂ©tales, changer le mode de transport. L’idĂ©e est, dans la mesure du possible, de chercher Ă  rĂ©duire Ă  la source le besoin de mobiliser des ressources ou des Ă©quipements techniques. Cette Ă©tape amont est complĂ©mentaire des efforts d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique, qui cherche elle Ă  amĂ©liorer la capacitĂ© des Ă©quipements techniques Ă  rendre leur service tout en minimisant leur consommation d’énergie ex. un moteur de voiture moins consommateur de carburant pour une mĂȘme puissance.
de plus en plus mis en avant par la communautĂ© scientifiqueLes analyses scientifiques globales pointent de plus en plus le besoin de sobriĂ©tĂ© le rapport du GIEC soulignait dĂ©jĂ  qu’agir pour une low demand », en complĂ©ment de l’efficacitĂ© facilitait l’atteinte des objectifs climatiques et l’indĂ©pendance Ă  des technologies incertaines de captation du carbone. Et de plus en plus de travaux de prospective cherchent Ă  intĂ©grer les changements de modes de UNEP Gap Report de 2020 soulignait Ă©galement ce besoin d’aller vers des modes de vie plus sobres. Le rĂ©cent rapport du GIEC renforce encore ce constat en mettant en avant l’impact global d’attĂ©nuation que pourraient avoir les actions sur la demande[9].Cette thĂ©matique prend une place croissante dans la recherche le rĂ©seau Enough regroupe les scientifiques europĂ©ens qui travaillent sur ces questions et recense une littĂ©rature de plus en plus abondante sur le sujet, avec notamment beaucoup de travaux rĂ©cents cherchant Ă  identifier les conditions d’une bonne vie » la prĂ©servation de l’ensemble des bĂ©nĂ©fices sociaux clĂ©s dans les limites de la planĂšte. La sobriĂ©tĂ© fait partie des options privilĂ©giĂ©es pour une raison principale la multiplicitĂ© des crises environnementales climat, biodiversitĂ©, ressources
 telle que reprĂ©sentĂ©es par le cadre des limites planĂ©taires combinĂ©e Ă  la lenteur des progrĂšs actuels fait que l’ampleur des changements Ă  mettre en Ɠuvre est de plus en plus grande et exigeante, nĂ©cessitant de considĂ©rer tous les leviers possibles. Cette figure issue du rĂ©sumĂ© pour dĂ©cideur du rĂ©cent rapport du GIEC dĂ©crit les actions possibles sur la demande, incluant donc des leviers de sobriĂ©tĂ©, et leurs potentielsLa notion de sobriĂ©tĂ© recouvre deux faces, qui ne sont pas contradictoires mais au contraire complĂ©mentaires. D’une part, ce qui est de l’ordre de l’idĂ©ologie, plongeant dans nos racines religieuses et philosophiques, dont l’encyclique Laudato Si est un bon exemple rĂ©cent. Cette approche ne devrait pas ĂȘtre perçue comme un refus du progrĂšs technique mais comme une invitation Ă  s’interroger sur les sources du bien-ĂȘtre humain et de l’émancipation. D’autre part, ce qui est de l’ordre scientifique et rationnel. Dans cette derniĂšre perspective, il est nĂ©cessaire de rechercher toutes les solutions nĂ©cessaires pour limiter les crises environnementales, la sobriĂ©tĂ© faisant partie de cet Ă©ventail de solutions. Quelques soient les solutions technologiques mobilisĂ©es pour produire de l’énergie ou se dĂ©placer par exemple, rĂ©duire la demande amont est une stratĂ©gie pertinente pour rĂ©duire les impacts l’idĂ©e derriĂšre la sobriĂ©tĂ© n’est pas aussi marquĂ©e idĂ©ologiquement que certains le prĂ©sentent un article scientifique de psychologie montre qu’un discours climatique orientĂ© sur la rĂ©duction du gaspillage fonctionne avec les publics conservateurs et rĂ©sonne avec leurs valeurs. Voyons la sobriĂ©tĂ© comme une politique anti-gaspillage gĂ©nĂ©ralisĂ©e !8. La responsabilitĂ© individuelle devrait ĂȘtre mise en avant Cet argument met en avant la responsabilitĂ© individuelle des consommateurs pour rĂ©orienter leurs comportements et ainsi l’ensemble de l’économie. Si ces changements s’avĂšrent impossibles, c’est Ă  cause des contradictions et incohĂ©rences des individus d’un cĂŽtĂ© des sondages et baromĂštres rĂ©vĂšlent leurs prĂ©occupations et leurs aspirations Ă  des modes de vie et de consommation plus durables ; mais de l’autre les actes ne suivent pas dans les choix de mobilitĂ©, d’alimentation ou de consommation durable. Cet Ă©tat de fait peut constituer une forme d’excuse Ă  l’inaction pour les dĂ©cideurs publics et privĂ©s, qui se disent incapables d’agir dans ce contexte.– RĂ©ponses possibles –Les baromĂštres successifs menĂ©s par l’Ademe le montrent, les Français sont conscients de la nĂ©cessitĂ© de changements de modes de vie et prĂȘts Ă  cela. D’autres sondages, menĂ©s au niveau international, identifient Ă©galement la volontĂ© d’une partie significative[10] de la population Ă  mettre en Ɠuvre des changements. Toutefois ces dĂ©clarations d’intention ne se retrouvent pas forcĂ©ment dans les actes. Comme l’observaient les auteurs d’une Ă©tude du Behavioural Insight Team “two-thirds of people want to consume less, and consume more sustainably, and yet most fail to act on this expressed preference”. Certains scientifiques interprĂštent ce dĂ©calage comme un value-action-gap” et explorent les mĂ©canismes psychologiques individuels associĂ©s. Leurs rĂ©sultats indiquent que la communication Ă  l’égard du public, afin de renforcer la prise de conscience sur les changements liĂ©s Ă  la transition, a des limites, car l’intention ne dĂ©clenche pas forcĂ©ment l’action. Lamb et al. 2020 dĂ©cryptent les risques politiques de ce discours sur l’individualisme qui rĂ©oriente l’action climatique des solutions systĂ©miques vers des actions individuelles, comme rĂ©nover sa maison ou conduire une voiture plus efficace ». Pour ces auteurs, le problĂšme est que ce discours rĂ©duit l’espace de solution aux choix de consommation personnels, en occultant le rĂŽle des acteurs et organisations puissants qui façonnent ces choix et gĂ©nĂšrent des Ă©missions de combustibles fossiles ». En orientant les responsabilitĂ©s vers les seuls individus, ce discours risque ainsi de retarder l’action. Et ce d’autant plus que l’analyse par la responsabilitĂ© individuelle a des limites et peut avoir des consĂ©quences politiques nĂ©fastes. Les sciences humaines et sociales expliquent bien comment nos modes de vie et de consommation sont dĂ©pendants de schĂ©mas collectifs mes choix d’alimentation ou de mobilitĂ© sont dĂ©pendants des normes sociales de mon groupe qui est ce qui dĂ©sirable, valorisĂ© socialement autour de moi et Ă©galement de l’offre concrĂšte qui m’est accessible quotidiennement ; mon imaginaire de consommation basĂ© sur l’abondance est nourri par la publicitĂ© et plus largement par l’idĂ©al de progrĂšs au centre de nos sociĂ©tĂ©s. Cet Ă©cart n’est pas irrationnel et ne relĂšve en aucun cas uniquement de biais de raisonnement infrastructure, acteurs privĂ©s et institutionnels qui montrent l’exemple, normes sociales
Des actions collectives sont nĂ©cessaires pour combler cet Ă©cart, et le rĂ©cent rapport du GIEC rappelle la responsabilitĂ© des entreprises et des pouvoirs publics dans la mise en Ɠuvre des infrastructures indispensables Chapitre 5, WG III. Par ailleurs, les individus ne sont pas que des consommateurs, ce sont des citoyens en attente de solution Ă©quitable et de partage juste des efforts c’est ce qui ressort en condition n°1 de changement de mode de vie du baromĂštre Ademe. C’est aussi le travail des 150 citoyens de la Convention Citoyenne qui a justement consistĂ© Ă  dĂ©crire un ensemble de politiques publiques, agissant Ă  tous les niveaux, permettant de mener une action ambitieuse et acceptable. 9. Cela nous mĂšnera vers la dĂ©croissance et c’est la fin de la prospĂ©ritĂ©Cet argument consiste Ă  dire que mĂȘme si les changements de modes de vie vers la sobriĂ©tĂ© Ă©taient possibles, ils ne seraient pas souhaitables, voire dangereux, du fait de l’impact nĂ©gatif sur la croissance Ă©conomique et donc sur notre prospĂ©ritĂ©. Moins consommer et moins produire, c’est automatiquement moins de ressources Ă©conomiques pour financer nos systĂšmes sociaux et notre prospĂ©ritĂ©. On trouve le reflet de cet argument dans les injonctions contradictoires que reçoivent les individus. Par exemple, Ă  l’éloge de la sobriĂ©tĂ© lors du 1er confinement a succĂ©dĂ© dĂšs la rentrĂ©e un appel Ă  consommer l’épargne mise de cĂŽtĂ© pour relancer l’économie, car celle-ci repose en effet en partie sur la consommation des mĂ©nages. C’est bien en pensant conjointement les changements de modes de vie et les cadres politiques et Ă©conomiques de nos sociĂ©tĂ©s que l’on peut rĂ©ellement mener la transition. – RĂ©ponses possibles –Cette controverse est majeure et Ă©videmment trĂšs vaste et il n’est pas question de tenter de la trancher ici mais essayons de montrer Ă  minima que cela ne devrait pas ĂȘtre un Ă©lĂ©ment bloquant Ă  la mise en place de la transition des modes de de quoi ? ProspĂ©ritĂ© pour qui ? La premiĂšre question concerne Ă©videmment la nature de ce qui doit dĂ©croitre et les implications sur la prospĂ©ritĂ©. Depuis l’important ouvrage de T. Jackson, ProspĂ©ritĂ© sans croissance », de nombreux travaux scientifiques ont explorĂ© la possibilitĂ© de rĂ©duire la consommation de ressources matĂ©rielles et Ă©nergĂ©tiques tout en conservant de bonnes conditions de vie et de bien-ĂȘtre. Deux principes expliquent cette possibilitĂ© 1 au-delĂ  d’un certain seuil, la consommation n’apporte plus ou peu de bien-ĂȘtre supplĂ©mentaire et c’est notamment le cas dans les pays dĂ©veloppĂ©s idĂ©e de rendement dĂ©croissant ou de saturation du besoin ; 2 ce qui apporte du bien-ĂȘtre ce sont les services rendus un service de mobilitĂ©, un service d’alimentation et non les ressources directement, or il est possible de rendre les mĂȘmes services avec plus de sobriĂ©tĂ© et d’efficacitĂ© et donc moins de ressources naturelles prĂ©levĂ©es. Le rĂ©cent rapport du Giec, en s’appuyant sur tous ces travaux scientifiques, estime donc que les actions sur la demande et donc nos modes de vie et de consommation sont cohĂ©rentes avec le fait d’amĂ©liorer le bien-ĂȘtre de base pour tous “Demand side mitigation response options are consistent with improving basic wellbeing for all.high confidence” SPM Ce rapport indique Ă©galement que les politiques de sobriĂ©tĂ© sont un ensemble de mesures et de pratiques quotidiennes qui permettent d’éviter de la demande pour l’énergie, les matĂ©riaux, le sol et l’eau tout en dĂ©livrant du bien-ĂȘtre humain pour tous dans les limites de la planĂšte. Il semble donc exister un espace des possibles combinant dĂ©croissance de la consommation d’énergie et de ressources naturelles et prospĂ©ritĂ©, qu’il reste Ă©videmment Ă  explorer et Ă  la croissance Ă©conomique alors ? Rappelons que le PIB, s’il est la boussole de nos politiques, n’est pas l’indicateur le plus adĂ©quat pour comprendre la rĂ©partition des richesses, le dĂ©veloppement ou le bien-ĂȘtre humain. Il s’agit lĂ  d’un consensus bien Ă©tabli dans les sciences humaines et sociales. Cela implique d’une part de se prĂ©occuper davantage du contenu rĂ©el de la croissance Ă©conomique, comme la rĂ©cente analyse des scĂ©narios Transitions 2050 de l’ADEME le souligne. D’autre part, de plus en plus de travaux s’intĂ©ressent au bien-ĂȘtre ou Ă  d’autres indicateurs alternatifs de prospĂ©ritĂ© dans leurs analyses des limites planĂ©taires voir par exemple la “doughnut economy” de K. Raworth. Dans le mĂȘme temps, cela n’évacue pas totalement la question de la croissance Ă©conomique car comme le notait avec malice T. Jackson 2017 “in an economy that is founded on growth, growth is essential for stability” mĂȘme si elle n’est pas l’alpha et l’omega de notre prospĂ©ritĂ©, la croissance Ă©conomique est un pilier des sociĂ©tĂ©s que nous avons construit autour d’elle. Cela conduit ainsi Ă  la question de la capacitĂ© des pays dĂ©veloppĂ©s Ă  dĂ©coupler », c’est-Ă -dire Ă  concilier une baisse forte de leurs Ă©missions et consommations de ressources naturelles avec une croissance de leur activitĂ© Ă©conomique mesurĂ©e par le PIB. Aujourd’hui il est trĂšs incertain qu’un dĂ©couplage Ă  un rythme suffisant pour rester dans les limites de la planĂšte soit suffisant, ce qui questionne le narratif de la croissance verte » voir l’analyse dĂ©taillĂ©e des conclusions du GIEC de T. Parrique. Dans le mĂȘme temps, de nombreux acteurs travaillent pour identifier comment obtenir les fruits de la croissance Ă©conomique stabilitĂ© sociale, rĂ©silience sociale, emploi sans que la croissance en tant que telle continue d’ĂȘtre une boussole de l’action publique voir ce rĂ©cit de Zoe Institute.Que faire ? Accepter les incertitudes sur le futur de la croissance Ă©conomique et agir dĂšs aujourd’hui. Il est important d’avoir en tĂȘte qu’indĂ©pendamment des changements pour faire face Ă  la crise environnementale, il y a des incertitudes sur la croissance Ă©conomique future et il faut de toute façon nous y prĂ©parer, notamment pour prĂ©server notre systĂšme social. Cela passe par davantage d’arbitrages politiques dans le partage des fruits de notre activitĂ© Ă©conomique. L’échange entre S. Hallegate et J. Hickel, le premier un tenant de la croissance verte et le second un dĂ©fenseur de la dĂ©croissance entendue comme “a planned reduction of aggregate resource and energy use in high-income nations designed to bring the economy back into balance with the living world in a safe, just and equitable way”, est Ă©galement riche d’enseignements sur les diffĂ©rentes positions dans ce dĂ©bat et permet de montrer les points de dĂ©saccords mais aussi les points d’accords sur lesquels s’appuyer pour agir dĂšs Ă  prĂ©sent pour mener la transition, sans devoir attendre d’avoir totalement tranchĂ© ces dĂ©bats en partie thĂ©oriques. La rĂ©flexion par secteur peut aussi ĂȘtre trĂšs utile pour comprendre comment les choses peuvent Ă©voluer. Par exemple, dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation, la dĂ©croissance en quantitĂ© n’implique pas forcĂ©ment une baisse en valeur globale la logique moins mais mieux » cherche par exemple Ă  mettre en avant l’idĂ©e de consommer moins de viande mais mieux produite et donc plus Les solutions technologiques vont rĂ©soudre les crises environnementales Cet argument consiste tout simplement Ă  Ă©carter le besoin de faire Ă©voluer nos modes de vie sur la base d’un optimisme technologique ». Cette idĂ©e reçue a trois variations, qu’il est important d’identifier celle qui voudrait que les enjeux Ă©nergĂ©tiques et environnementaux soient uniquement des sujets techniques, ce qui implique qu’ils n’auraient pas Ă  ĂȘtre dĂ©battus collectivement ; celle qui survalorise la place de la technique comme levier pour rĂ©soudre les dĂ©fis Ă©cologiques considĂ©rant qu’il est inutile, voire idĂ©ologique de questionner les transformations de nos modes de vie actuels ; celle qui sous-entend que l’innovation technique est forcĂ©ment consensuelle, bĂ©nĂ©fique, et ne soulĂšve pas de controverses, a l’inverse d’autres leviers de transition de la sociĂ©tĂ©.– RĂ©ponses possibles –Un changement technique ne va pas sans changement social ! C’est un biais trĂšs courant de penser que l’un et l’autre sont sĂ©parĂ©s, mais il n’existe pas de changement technique sans changement social. De nombreux travaux en sciences humaines et sociales ont dĂ©crit comment changements techniques et changements sociaux allaient de pair. Une chercheuse comme E. Shove a par exemple traitĂ© de ces liens de dĂ©pendances dans de nombreux travaux et sur de nombreux domaines. Prenons simplement l’exemple de l’automobile le dĂ©veloppement technique des vĂ©hicules et des infrastructures est allĂ© de pair Ă  des changements dans les territoires de vie accessibilitĂ© de zone pĂ©riurbaines et l’amĂ©nagement de nos villes, la façon de consommer dĂ©veloppement des centres commerciaux et la façon d’habiter maison individuelle, la reprĂ©sentation de la vitesse et du temps cette ville est Ă  20 min » sous-entendu de voiture mais aussi de ce qui est confortable et dĂ©sirable
 La prospective “Transitions 2050”, menĂ©e par l’ADEME autour des quatre scĂ©narios montre que quelque soit le chemin adoptĂ©, l’objectif de neutralitĂ© carbone implique autant des changements techniques que sociaux de grande ampleur que ce soit Ă  court comme Ă  moyen terme. Le paradoxe de l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tiqueDiffĂ©rents travaux montrent que les gains d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique ne conduisent pas nĂ©cessairement Ă  une rĂ©duction de la consommation d’énergie. C’est le cas des travaux historiques de Jevons sur l’usage du charbon au 19° siĂšcle il observe que plus l’on consomme de charbon, plus on est efficace dans son usage, ce qui permet de rĂ©duire sa consommation pour un processus en particulier
 et d’en dĂ©multiplier les usages et donc d’en consommer de plus en plus ! Plus rĂ©cemment, diffĂ©rentes dĂ©monstrations montrent que les gains d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique sans questionnement sur nos pratiques et nos besoins induisent un surcroĂźt de consommation d’énergie. Dans le secteur du numĂ©rique, la dynamique technologique a procurĂ© d’importants gains d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique Ă  chaque nouvelle gĂ©nĂ©ration d’équipements numĂ©riques et dans le traitement des donnĂ©es, c’est-Ă -dire qu’il Ă©tait possible de faire plus de choses avec la mĂȘme consommation d’énergie. NĂ©anmoins, les usages ont aussi explosĂ© en parallĂšle, que l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique seule ne permet pas de compenser. Autre exemple dans le bĂątiment les travaux d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique comme l’isolation et l’installation de systĂšme de chauffage performant n’impliquent pas toujours la baisse de consommation escomptĂ©e. Les sommes Ă©conomisĂ©es peuvent en effet ĂȘtre rĂ©investies, dans une tempĂ©rature de chauffage supĂ©rieure ou dans d’autres Ă©quipements permettant de rĂ©pondre aux canons du confort domestique. Dans l’automobile, les gains d’efficacitĂ© des moteurs s’accompagnent d’une croissance de la taille et du poids des vĂ©hicules. On peut retrouver d’autres formes d’effets rebonds dans la consommation de biens et services le fait de davantage mobiliser le marchĂ© de l’occasion pour revendre ses objets peut doper la consommation de produits l’analyse de B. Keller les gains trĂšs Ă©levĂ©s d’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique des datas centers n’ont pas permis de rĂ©duire la consommation totale qui reste constante, courbe verte mais de compenser la multiplication par plus de 10 des trafics. Source maĂźtriser ces effets rebond, il est nĂ©cessaire de se questionner, collectivement, sur nos besoins afin de rĂ©duire nos consommations matĂ©rielles et Ă©nergĂ©tiques, rĂ©flexion qui ne relĂšve pas du champ technique mais bien du champ dĂ©mocratique. Sans cette rĂ©flexion sur nos besoins, et leur modĂ©ration, qui s’apparente Ă  une dynamique de sobriĂ©tĂ©, il est probable que des effets rebond multiples nous feront perdre du temps au regard des dĂ©fis incertitudes quant aux solutions techniques par la communautĂ© scientifique et par les citoyensEnsuite, on trouve des incertitudes Ă  l’égard des solutions techniques elles sont Ă©mises tant par les scientifiques eux mĂȘme que par les citoyensDu cĂŽtĂ© des scientifiques d’abord, certaines promesses techniques aujourd’hui promues font l’objet de controverses sur leur capacitĂ© Ă  rĂ©duire de façon effective les Ă©missions carbone. Jusqu’oĂč pourrons-nous utiliser les technologies de carbon dioxide removal » sans impacter nĂ©gativement d’autres dimensions environnementales ex. impact sur les sols et la biodiversitĂ© quand cela repose sur l’usage de biomasse et sans autres impacts nĂ©gatifs voir le tableau des risques et impacts p96 du Technical Summary du GIEC ? La communautĂ© scientifique Ă©met Ă©galement des doutes sur la capacitĂ© Ă  rĂ©soudre les enjeux environnementaux associĂ©s aux modĂšles agro-alimentaires climat, biodiversitĂ©, pollution des eaux et des sols en se fondant uniquement sur des Ă©volutions d’ordre techniques changer les pratiques alimentaires semble indispensable pour rĂ©duire la pression planĂ©taire sur la biosphĂšre voir par exemple le travail de la commission Eat the Lancet ou le scĂ©nario TYFA. Du cĂŽtĂ© des citoyens Ă©galement, la rĂ©cente Ă©tude pilotĂ©e par l’ADEME autour des 4 scĂ©narios prospectifs “Transitions2050” montre que les scĂ©narios les plus technophiles soulĂšvent diffĂ©rentes inquiĂ©tudes de la part des citoyens. Par exemple, dans le scĂ©nario dans lequel le numĂ©rique et l’intelligence des objets serviraient Ă  rĂ©guler nos consommations, les citoyens Ă©mettent des craintes sur la gouvernance des donnĂ©es et sur la marchandisation qui en serait faite. Sur le sujet environnemental, les citoyens mettent Ă©galement en doute la capacitĂ© des innovations techniques seules pour rĂ©soudre les enjeux climatiques, soulĂšvent des risques de “fuite en avant”, de greenwashing. Il leur semble nĂ©cessaire de sortir de ces promesses techniques pour questionner tant leurs besoins que les valeurs souhaitables Ă  mettre au cƓur de la sociĂ©tĂ©, pour refonder un nouveau contrat social. Image tirĂ©e des Noces Rebelles 2008 de Sam Mendes, dans lequel Leonoardo Di Caprio incarne un personnage tentant, en vain, de se mettre en marge de la sociĂ©tĂ©. La marge, taboue du XXIĂšme siĂšcle ? Marge commerciale, vie en marge, ne pas Ă©crire dans la marge » ; tout nous ramĂšne Ă  une vision pessimiste et nĂ©gative du concept. Pourtant, le latin margo, marginis dont il est issu signifie bord, bordure », attĂ©nuant dĂ©jĂ  l’aversion que nous pouvons en avoir. Si vivre Ă  la marge semble proscrit, commençons Ă  vivre de la marge, avec elle, peut-ĂȘtre en elle. En marge du monde Être considĂ©rĂ© Ă  la marge, marginal mĂȘme, sonne comme une insulte avilissante aux oreilles de la majoritĂ© de nos contemporains. Mal, peu ou pas insĂ©rĂ©s dans la sociĂ©tĂ©, les marginaux sont doublement relĂ©guĂ©s hors du monde ; du fait de leur condition liĂ©e Ă  la drogue, au hasard de la vie, mais aussi d’autres raisons bien plus banales mais aussi du qualificatif qui leur est doucement attribuĂ©. Ce sont les fameux outsiders, ou encore les dĂ©viants, vivant loin de la norme, hors normes. Si la norme est la moyenne de la sociĂ©tĂ© la normalitĂ© donc, prenons la tangente urgemment. Il n’y a rien de plus inquiĂ©tant, de castrateur ou d’aliĂ©nant que d’imager que l’on est, agit ou pense comme la moyenne. Non pas par mĂ©pris ou misanthropie, mais parce que la norme comme la moyenne n’existent pas elles sont des crĂ©ations de l’esprit pour tenter de saisir une rĂ©alitĂ©. La moyenne et la norme ne sont pas des entitĂ©s sociales, elles essaient d’agrĂ©ger des comportements, des profils et des pensĂ©es pour mieux les comprendre. Ainsi, la sentence ce n’est pas normal devrait prendre un sens poĂ©tique Ă  nos oreilles, nous satisfaisant que l’autre reconnaisse en nous une vivacitĂ© d’esprit et d’action qui nous rend unique. Être en marge n’est qu’ĂȘtre Ă  la pĂ©riphĂ©rie. La moyenne n’est que le point central qui permet de ne pas trop s’éloigner de la majoritĂ©, de la reprĂ©senter. Elle n’est pas un idĂ©al Ă  atteindre et surtout pas une identitĂ©. La marge est en rĂ©alitĂ© un appel Ă  dĂ©sobĂ©ir, Ă  affirmer sa singularitĂ© et son identitĂ© dans un monde contemporain qui se plait Ă  normaliser, consigner, massifier. Paradoxalement, c’est contre l’isolement et la perte de repĂšres que la marge se bat. En dĂ©fiant la normalitĂ© et la banalitĂ©, la marge nous impose Ă  repenser le monde. Rien ne doit ĂȘtre normal, habituel, attendu c’est l’imprĂ©visibilitĂ© et l’irrĂ©versibilitĂ© qui fondent l’Homme et le monde. Ce sont donc la dĂ©sobĂ©issance civile, la rĂ©volte intellectuelle, la volontĂ© de penser qui Ă©mergent grĂące Ă  la marge. La marge, une libertĂ© C’est ainsi que la marge devient une libertĂ©. D’aliĂ©nante parce que contrainte reprenons l’exemple des marginaux qui, souvent, subissent l’isolement et la perte des liens sociaux, la marge devient libĂ©ratrice parce que choisie, dĂ©libĂ©rĂ©e et souhaitĂ©e elle devient un espace dans lequel peut s’exercer quelque chose » CNRTL. Alors que la sociĂ©tĂ© semblait avoir créé une sphĂšre unique dans laquelle nous devons Ă©voluer, de grĂ© ou de force, sacrifiant sur l’autel de la vie sociale notre vie privĂ©e ; la marge vient nous donner une bouffĂ©e d’oxygĂšne, nous autorisant Ă  sortir de la sociĂ©tĂ©. En calibrant notre libertĂ©, en lui donnant un pĂ©rimĂštre plus ou moins permĂ©able, la marge vient la dĂ©cupler. La plus haute dĂ©finition de la LibertĂ© est celle qui ne nous Ă©chappe pas l’autonomie et la responsabilitĂ©, deux piliers fondateurs de la LibertĂ©, ont besoin d’évoluer au sein d’un cadre pour pleinement se dĂ©ployer. Ainsi, les marges de tolĂ©rance ou d’erreur sont bien plus qu’une dĂ©viance acceptĂ©e dans une vie millimĂ©trĂ©e. Elles sont la porte ouverte sur un autre monde, qu’il nous suffit de passer pour le connaĂźtre. La marge tolĂ©rĂ©e laisse l’imprĂ©visible se glisser dans notre vie, il faut alors se prĂ©cipiter pour l’embrasser et ne plus jamais le laisser s’évanouir. Doucement, s’immisce le chaos dans notre vie, nous rendant encore plus vivants et humains. L’expression avoir de la marge, en tant que latitude accordĂ©e, couronne la prise de conscience de nos sociĂ©tĂ©s. Il s’agit de quitter le tout-contrĂŽle pour autoriser l’erreur et l’échec. La marge devient un jeu entre les limites, parfois mĂȘme avec les limites ; dĂ©ferlant notre dĂ©sir, tel un moteur vital. A la marge, l’intime La marge, en effet, joue avec toutes les limites. Les limites lĂ©gales, politiques, sociales, mais aussi spirituelles, corporelles et sentimentales. Initialement, la marge Ă©tait imaginĂ©e telle un espace situĂ© sur le pourtour externe immĂ©diat de quelque chose » ou encore un espace laissĂ© entre la limite de deux choses se cĂŽtoyant ». Oui, la marge nous rapproche de l’intime, interrogeant la place de la limite entre deux corps, deux Ăąmes ; mais questionnant Ă©galement ce qu’est le pourtour externe immĂ©diat dans un duo. Pourtant, ĂȘtre Ă  la marge, pourrait-on dire, revient Ă  ĂȘtre Ă  l’écart. Encore une fois, l’écart fait frissonner, rimant avec exclusion, retrait du monde et perte d’identitĂ© ; mais aussi rejet de l’autre. Non, affirme François Jullien c’est par Ă©cart, en le dĂ©tachant du proche, du semblable, de l’apparent Ă©quivalent, qu’on voit poindre enfin un autre qui soit autre ». Autrement dit, c’est en mettant Ă  la marge l’Autre qu’il devient Lui, qu’il existe. PlacĂ© Ă  la marge, l’Homme se met Ă  exister parce que lui est laissĂ©e une latitude pour ĂȘtre. NĂ©anmoins, convenons que la frontiĂšre est fine entre une marge bĂ©nĂ©fique, celle qui permettra Ă  l’Autre d’ĂȘtre Lui afin de me revenir dans une folie intime ; et une marge mortifĂšre, qui gĂšle l’humanitĂ© en l’Autre parce que niĂ© dans son individualitĂ©. C’est encore une fois chez Jullien que l’on trouvera la solution rencontrer, c’est se laisser dĂ©border et dĂ©porter par l’Autre, commencer de lever la barriĂšre d’avec lui ». Seule la rencontre, le regard posĂ© sur l’Autre, lui fera connaĂźtre une marge bĂ©nĂ©fique. Et rĂ©ciproquement. Conclusion Traiter de la marge sans penser Ă  l’édition serait finalement une erreur. En effet, la premiĂšre des marges aurait pu ĂȘtre celle de l’ouvrage ou du monde de l’édition. Les dĂ©finitions de la marge nous le rappellent entre l’ espace vierge laissĂ© entre le pourtour de ce qui est imprimĂ© texte, gravure et le bord de la page » et l’ espace vierge laissĂ© Ă  droite du recto et Ă  gauche du verso d'une page imprimĂ©e et gĂ©nĂ©ralement Ă  gauche d'une page manuscrite » CNRTL. La premiĂšre fois que l’on croise une la ? marge, c’est dans un ouvrage. Elle nous apporte confort de lecture, laissant parfois pour certains d’entre nous la possibilitĂ© d’annoter les quelques lignes placĂ©es sous notre regard. La marge amĂ©liore aussi notre Ă©criture, nous donnant droit Ă  l’erreur et Ă  la correction. La marge d’un livre, que l’on soit auteur ou lecteur, est cet espace immaculĂ© qui vient entourer, respectivement, le fruit de notre production ou de notre dĂ©sir. Cette marge blanche nous laisse le droit de rĂȘver, de penser le monde diffĂ©remment, de nous identifier Ă  ces personnages, de nous transporter sur les lieux de leur action, de nous oublier dans les majestueuses descriptions. Elle nous ramĂšne aussi Ă  la raison, lorsque la marge disparaĂźt. Les derniĂšres pages du livre sont blanches, ne laissant plus Ă  la marge la possibilitĂ© d’exister. Brutalement, aprĂšs des milliers de mots qui nous transportaient en mĂȘme temps hors et dans le monde, nous voici ramenĂ©s Ă  la dure rĂ©alitĂ©. En poursuivant la mĂ©taphore Ă©ditoriale, l’on pourrait dire que la lecture et l’écriture sont entourĂ©es par la marge. En rĂ©alitĂ©, elles forment la marge dont nous avons besoin, si la marge est l’ extension de quelque chose au-delĂ  des limites normalement nĂ©cessaires, requises ou prĂ©vues » CNRTL. Oui, la lecture Ă©tire le temps et l’espace de notre vie plus loin que nĂ©cessaire, alors que nous n’avons pas besoin de lire pour vivre. La marge dĂ©fait le nĂ©cessaire et le prĂ©vu, et injecte une dose de contingence et d’imprĂ©visibilitĂ© dans nos vies. C’est la lecture qui vient frapper notre conscience, comme pour rĂ©veiller notre Ăąme de contemplateur, d’esthĂšte et de rĂȘveur. La facultĂ© d’imagination, conduisant Ă  la comprĂ©hension et au jugement, est le symbole de la pluralitĂ©, du commencement et de l’irrĂ©versibilitĂ© ; bref de l’HumanitĂ© chez Arendt. Il n’y a rien de plus magistral que d’imaginer. Or, cette facultĂ© est prĂ©cisĂ©ment exercĂ©e par l’écriture et la lecture. Un homme, un jour, lira. Et puis tout recommencera. Nous l’espĂ©rons avec vous, Madame Duras en 1985. Guillaume Plaisance Voici la rĂ©ponse Ă  la question de CodyCross - Aussi appelĂ©e Ă©toile filante. Si vous avez besoin d'aide ou avez des questions, laissez votre commentaire ci-dessous. Home Saisons Groupe 76 Phase 4 RĂ©pondre Mode de vie des artistes en marge de la sociĂ©tĂ© Mode de vie des artistes en marge de la sociĂ©tĂ© RĂ©pondre BohĂšme CodyCross CodyCross est un jeu rĂ©cemment sorti dĂ©veloppĂ© par Fanatee. C’est un jeu de mots croisĂ©s qui contient de nombreux mots amusants, sĂ©parĂ©s en diffĂ©rents mondes et groupes. Chaque monde a plus de 20 groupes avec 5 puzzles chacun. Certains des mondes sont la planĂšte Terre, sous la mer, les inventions, les saisons, le cirque, les transports et les arts culinaires.

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