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Livre« Cultivez vos dĂ©chets ». Câest avec une joie immense que je vous annonce enfin la sortie de mon livre « Cultivez vos dĂ©chets, faites repousser vos fruits et lĂ©gumes » publiĂ© chez les Ă©ditions du Rouergue, paru le 20 avril 2022. Jâai travaillĂ© sur ce projet pendant 1 an et en plus de lâĂ©criture, jâai rĂ©alisĂ© toutes
Unenuit, mĂ©lancolique tristesse noire. Une vie douce parole de mes ennuis. La tienne enivrante mĂ©taphorique de mon ĂȘtre. La mienne enterrĂ©e sous le flot dĂ©versĂ©. A changĂ© la couleur dĂ©licieuse de mes pensĂ©es. M'a bouleversĂ©e plus que ne le croit la joie ingrate. M'a touchĂ©e lĂ oĂč ne m'attendait aucun espoir.
Lelivre « apaise ton cĆur et fleuris ton Ăąme » vraiment jâaime trooop . 29 Oct 2021
Soird'automne. Soir dâautomne Ă ma mĂšre Le poĂšte VoilĂ quâau firmament une Ă©toile sâallume ; Le ciel dĂ©voile aux yeux toute sa profondeur.Sur les coteaux lointains la forĂȘt vierge fume ; Ă leur pied se replie un lourd voile de brume, Au-dessus tremble encore une faible rougeur.Comme un navire en proie au feu qui le dĂ©vore Le
Kro1K. Apaise ton cĆur et fleuris ton Ăąme Deviens la meilleure version de toi-mĂȘme Ă travers ce livre, l'objectif est dâapporter une lueur d'espoir, de rĂ©confort et d'apaisement. Tu y trouveras de la bienveillance, de la douceur, de la tendresse, mais surtout beaucoup dâ livre est dĂ©diĂ© aux personnes souffrantes psychologiquement, aux Ăąmes brisĂ©es et mon tĂ©moignage et celui de plusieurs femmes, chacune Ă©tant sur un cheminement diffĂ©rent afin que les personnes qui le liront soient plus aptes Ă sâidentifier. Tu comprendras qu'aucune personne nâest seule, et qu'il viendra un jour oĂč toute la peine Ă©prouvĂ©e se dissipera. »
0% found this document useful 0 votes185 views56 pagesDescriptionJournal francaisCopyright© © All Rights ReservedAvailable FormatsPDF, TXT or read online from ScribdShare this documentDid you find this document useful?0% found this document useful 0 votes185 views56 pages2018-03-10 LiberationJump to Page You are on page 1of 56 You're Reading a Free Preview Page 9 is not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 13 to 24 are not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 28 to 30 are not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 34 to 45 are not shown in this preview. You're Reading a Free Preview Pages 49 to 52 are not shown in this preview. Reward Your CuriosityEverything you want to Anywhere. Any Commitment. Cancel anytime.
PoĂšmes choisis Desbordes-Valmore 1786-1859 Alphonse de Lamartine 1790-1869 Victor Hugo 1802-1885 George Sand 1804-1876 GĂ©rard de Nerval 1808-1855 Alfred de Musset 1810-1857 ThĂ©ophile Gautier 1811-1872 Charles Baudelaire 1821-1867 Ondine Valmore 1821-1853 ThĂ©odore de Banville 1823-1891 Sully Prudhomme 1839-1907 StĂ©phane MallarmĂ© 1842-1898 François CoppĂ©e 1842-1908 Charles Cros 1842-1888 JosĂ©-Maria de Heredia 1842-1905 Paul Verlaine 1844-1896 NĂ©rĂ©e Beauchemin 1850-1931 Arthur Rimbaud 1854-1891 Alphonse Allais 1854-1905 Jean MorĂ©as 1856-1910 Jules Laforgue 1860-1887 Max Elskamp 1862-1931 Rudyard Kipling 1865-1936 Francis Jammes 1868-1938 Droit d'utiliser Ă des fins non commerciales, de partager ou d'adapter l'Ćuvre. Pour cela, vous devez la crĂ©diter, intĂ©grer un lien vers cette page du site et indiquer si des modifications ont Ă©tĂ© effectuĂ©es. Les nouvelles Ćuvres créées Ă partir de celle-ci seront sous les mĂȘmes conditions. La couronne effeuillĂ©e Au jardin de mon pĂšre oĂč revit toute fleur ; J'y rĂ©pandrai longtemps mon Ăąme agenouillĂ©e Mon pĂšre a des secrets pour vaincre la douleur. J'irai, j'irai lui dire, au moins avec mes larmes Regardez, j'ai souffert ... » il me regardera, Et sous mes jours changĂ©s, sous mes pĂąleurs sans charmes, Parce qu'il est mon pĂšre il me reconnaĂźtra. Il dira C'est donc vous, chĂšre Ăąme dĂ©solĂ©e La terre manque-t-elle Ă vos pas Ă©garĂ©s ? ChĂšre Ăąme, je suis Dieu ne soyez plus troublĂ©e ; Voici votre maison, voici mon coeur, entrez ! » Ă clĂ©mence ! ĂŽ douceur ! ĂŽ saint refuge ! ĂŽ pĂšre ! Votre enfant qui pleurait vous l'avez entendu ! Je vous obtiens dĂ©jĂ puisque je vous espĂšre Et que vous possĂ©dez tout ce que j'ai perdu. Vous ne rejetez pas la fleur qui n'est plus belle ; Ce crime de la terre au ciel est pardonnĂ©. Vous ne maudirez pas votre enfant infidĂšle, Non d'avoir rien vendu, mais d'avoir tout donnĂ©. â Marceline Desbordes-Valmore 1786-1859 PoĂ©sies inĂ©dites Le Papillon NaĂźtre avec le printemps, mourir avec les roses, Sur l'aile du zĂ©phyr nager dans un ciel pur, BalancĂ© sur le sein des fleurs Ă peine Ă©closes S'enivrer de parfums, de lumiĂšres et d'azur, Secouant, jeune encor, la poudre de ses ailes, S'envoler comme un souffle aux voĂ»tes Ă©ternelles VoilĂ du papillon le destin enchantĂ© ! Il ressemble au dĂ©sir, qui jamais ne se pose, Et sans se satisfaire, effleurant toute chose, Retourne enfin au ciel chercher la voluptĂ© ! â Alphonse de Lamartine 1790-1869 Les roses Cent mille hommes Cent mille hommes, criblĂ©s d'obus et de mitraille, Cent mille hommes, couchĂ©s sur un champ de bataille, TombĂ©s pour leur pays par leur mort agrandi, Comme on tombe Ă Fleurus, comme on tombe Ă Lodi, Cent mille ardents soldats, hĂ©ros et non victimes, Morts dans un tourbillon d'Ă©vĂšnements sublimes, D'oĂč prend son vol la fiĂšre et blanche LibertĂ©, Sont un malheur moins grand pour la sociĂ©tĂ©, Sont pour l'humanitĂ©, qui sur le vrai se fonde, Une calamitĂ© moins haute et moins profonde, Un coup moins lamentable et moins infortunĂ© Qu'un innocent, - un seul innocent condamnĂ©, - Dont le sang, ruisselant sous un infĂąme glaive, Fume entre les pavĂ©s de la place de GrĂšve, Qu'un juste assassinĂ© dans la forĂȘt des lois, Et dont l'Ăąme a le droit d'aller dire Ă Dieu Vois ! â Victor Hugo 1802-1885 Les quatre vents de l'esprit On vit, on parle ... On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une sĆur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort ... Puis, le vaste et profond silence de la mort ! â Victor Hugo 1802-1885 Les contemplations Vivants Oui. Je comprends qu'on aille aux fĂȘtes, Qu'on soit foule, qu'on brille aux yeux, Qu'on fasse, amis, ce que vous faites, Et qu'on trouve cela joyeux ; Mais vivre seul sous les Ă©toiles, Aller et venir sous les voiles Du dĂ©sert oĂč nous oublions, Respirer l'immense atmosphĂšre ; C'est Ăąpre et triste, et je prĂ©fĂšre Cette habitude des lions. â Victor Hugo 1802-1885 OcĂ©an vers Ă Aurore La nature est tout ce quâon voit, Tout ce quâon veut, tout ce quâon aime. Tout ce quâon sait, tout ce quâon croit, Tout ce que lâon sent en soi-mĂȘme. Elle est belle pour qui la voit, Elle est bonne Ă celui qui lâaime, Elle est juste quand on y croit Et quâon la respecte en soi-mĂȘme. Regarde le ciel, il te voit, Embrasse la terre, elle tâaime. La vĂ©ritĂ© câest ce quâon croit En la nature câest toi-mĂȘme. â George Sand 1804-1876 Contes dâune grandâmĂšre vol. 1 1873 Correspondance Cher ami, Je suis toute Ă©mue de vous dire que j'ai bien compris l'autre jour que vous aviez toujours une envie folle de me faire danser. Je garde le souvenir de votre baiser et je voudrais bien que ce soit une preuve que je puisse ĂȘtre aimĂ©e par vous. Je suis prĂȘte Ă montrer mon affection toute dĂ©sintĂ©ressĂ©e et sans cal- cul, et si vous voulez me voir ainsi vous dĂ©voiler, sans artifice, mon Ăąme toute nue, daignez me faire visite, nous causerons et en amis franchement je vous prouverai que je suis la femme sincĂšre, capable de vous offrir l'affection la plus profonde, comme la plus Ă©troite amitiĂ©, en un mot la meilleure Ă©pouse dont vous puissiez rĂȘver. Puisque votre Ăąme est libre, pensez que l'abandon oĂč je vis est bien long, bien dur et souvent bien insupportable. Mon chagrin est trop gros. Accourez bien vite et venez me le faire oublier. Ă vous je veux me sou- mettre entiĂšrement. Votre poupĂ©e Correspondance de George Sand Ă Alfred de Musset. Conseil de lecture Lire une ligne sur deux * * * D'Alfred de Musset Ă George Sand. Quand je mets Ă vos pieds un Ă©ternel hommage, Voulez-vous qu'un instant je change de visage ? Vous avez capturĂ© les sentiments d'un coeur Que pour vous adorer forma le crĂ©ateur. Je vous chĂ©ris, amour, et ma plume en dĂ©lire Couche sur le papier ce que je n'ose dire. Avec soin de mes vers lisez les premiers mots, Vous saurez quel remĂšde apporter Ă mes maux. * * * De George Sand Ă Alfred de Musset. Cette insigne faveur que votre coeur rĂ©clame Nuit Ă ma renommĂ©e et rĂ©pugne Ă mon Ăąme. âGeorge Sand 1804-1876 Alfred de Musset 1810-1857 Correspondance Caligula - I er chant L'hiver s'enfuit ; le printemps embaumĂ© Revient suivi des Amours et de Flore ; Aime demain qui n'a jamais aimĂ©, Qui fut amant, demain le soit encore ! Hiver Ă©tait le seul maĂźtre des temps, Lorsque VĂ©nus sortit du sein de l'onde ; Son premier souffle enfanta le printemps, Et le printemps fit Ă©clore le monde. L'Ă©tĂ© brĂ»lant a ses grasses moissons, Le riche automne a ses treilles encloses, L'hiver frileux son manteau de glaçons, Mais le printemps a l'amour et les roses. L'hiver s'enfuit, le printemps embaumĂ© Revient suivi des Amours et de Flore ; Aime demain qui n'a jamais aimĂ©, Qui fut amant, demain le soit encore ! â GĂ©rard de Nerval 1808-1855 Odelettes Chanson gothique Belle Ă©pousĂ©e, J'aime tes pleurs ! C'est la rosĂ©e Qui sied aux fleurs. Les belles choses N'ont qu'un printemps, Semons de roses Les pas du Temps ! Soit brune ou blonde Faut-il choisir ? Le Dieu du monde, C'est le Plaisir. â GĂ©rard de Nerval 1808-1855 Odelettes Ă George Sand VI Porte ta vie ailleurs, ĂŽ toi qui fus ma vie ; Verse ailleurs ce trĂ©sor que j'avais pour tout bien. Va chercher d'autres lieux, toi qui fus ma patrie, Va fleurir, ĂŽ soleil, ĂŽ ma belle chĂ©rie, Fais riche un autre amour et souviens-toi du mien. Laisse mon souvenir te suivre loin de France ; Qu'il parte sur ton coeur, pauvre bouquet fanĂ©, Lorsque tu l'as cueilli, j'ai connu l'EspĂ©rance, Je croyais au bonheur, et toute ma souffrance Est de l'avoir perdu sans te l'avoir donnĂ©. â Alfred de Musset 1810-1857 PoĂ©sies posthumes Tristesse J'ai perdu ma force et ma vie, Et mes amis et ma gaietĂ© ; J'ai perdu jusqu'Ă la fiertĂ© Qui faisait croire Ă mon gĂ©nie. Quand j'ai connu la vĂ©ritĂ©, J'ai cru que c'Ă©tait une amie ; Quand je l'ai comprise et sentie, J'en ai Ă©tĂ© dĂ©goĂ»tĂ©. Et pourtant elle est Ă©ternelle Et ceux qui se sont passĂ©s d'elle Ici bas ont tout ignorĂ©. Dieu parle, il faut qu'on lui rĂ©ponde. Le seul bien qui me reste au monde Est d'avoir quelques fois pleurĂ©. â Alfred de Musset 1810-1857 PoĂ©sies nouvelles Far niente Quand je n'ai rien Ă faire, et qu'Ă peine un nuage Dans les champs bleus du ciel, flocon de laine, nage, J'aime Ă m'Ă©couter vivre, et, libre de soucis, Loin des chemins poudreux, Ă demeurer assis Sur un moelleux tapis de fougĂšre et de mousse, Au bord des bois touffus oĂč la chaleur s'Ă©mousse. LĂ , pour tuer le temps, j'observe la fourmi Qui, pensant au retour de l'hiver ennemi, Pour son grenier dĂ©robe un grain d'orge Ă la gerbe, Le puceron qui grimpe et se pende au brin d'herbe, La chenille traĂźnant ses anneaux veloutĂ©s, La limace baveuse aux sillons argentĂ©s, Et le frais papillon qui de fleurs en fleurs vole. Ensuite je regarde, amusement frivole, La lumiĂšre brisant dans chacun de mes cils, Palissade opposĂ©e Ă ses rayons subtils, Les sept couleurs du prisme, ou le duvet qui flotte En l'air, comme sur l'onde un vaisseau sans pilote ; Et lorsque je suis las je me laisse endormir, Au murmure de l'eau qu'un caillou fait gĂ©mir, Ou j'Ă©coute chanter prĂšs de moi la fauvette, Et lĂ -haut dans l'azur gazouiller l'alouette. â ThĂ©ophile Gautier 1811-1872 PoĂ©sie 1830 LâAlbatros Souvent, pour sâamuser, les hommes dâĂ©quipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers. Ă peine les ont-ils dĂ©posĂ©s sur les planches, Que ces rois de lâazur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traĂźner Ă cĂŽtĂ© dâeux. Ce voyageur ailĂ©, comme il est gauche et veule ! Lui, naguĂšre si beau, quâil est comique et laid ! Lâun agace son bec avec un brĂ»le-gueule, Lâautre mime, en boitant, lâinfirme qui volait ! Le PoĂ«te est semblable au prince des nuĂ©es Qui hante la tempĂȘte et se rit de lâarcher ; ExilĂ© sur le sol au milieu des huĂ©es, Ses ailes de gĂ©ant lâempĂȘchent de marcher. â Charles Baudelaire 1821-1867 Les Fleurs du Mal LâHomme et la Mer Homme libre, toujours tu chĂ©riras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton Ăąme Dans le dĂ©roulement infini de sa lame, Et ton esprit nâest pas un gouffre moins amer. Tu te plais Ă plonger au sein de ton image ; Tu lâembrasses des yeux et des bras, et ton cĆur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. Vous ĂȘtes tous les deux tĂ©nĂ©breux et discrets Homme, nul nâa sondĂ© le fond de tes abĂźmes ; Ă mer, nul ne connaĂźt tes richesses intimes, Tant vous ĂȘtes jaloux de garder vos secrets ! Et cependant voilĂ des siĂšcles innombrables Que vous vous combattez sans pitiĂ© ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, Ă lutteurs Ă©ternels, ĂŽ frĂšres implacables ! â Charles Baudelaire 1821-1867 Les Fleurs du Mal LâInvitation au Voyage Mon enfant, ma sĆur, Songe Ă la douceur Dâaller lĂ -bas vivre ensemble ! Aimer Ă loisir, Aimer et mourir Au pays qui te ressemble ! Les soleils mouillĂ©s De ces ciels brouillĂ©s Pour mon esprit ont les charmes Si mystĂ©rieux De tes traĂźtres yeux, Brillant Ă travers leurs larmes. LĂ , tout nâest quâordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. Des meubles luisants, Polis par les ans, DĂ©coreraient notre chambre ; Les plus rares fleurs MĂȘlant leurs odeurs Aux vagues senteurs de lâambre, Les riches plafonds, Les miroirs profonds, La splendeur orientale, Tout y parlerait Ă lâĂąme en secret Sa douce langue natale. LĂ , tout nâest quâordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. Vois sur ces canaux Dormir ces vaisseaux Dont lâhumeur est vagabonde ; Câest pour assouvir Ton moindre dĂ©sir Quâils viennent du bout du monde. - Les soleils couchants RevĂȘtent les champs, Les canaux, la ville entiĂšre, Dâhyacinthe et dâor ; Le monde sâendort Dans une chaude lumiĂšre. LĂ , tout nâest quâordre et beautĂ©, Luxe, calme et voluptĂ©. â Charles Baudelaire 1821-1867 Les Fleurs du Mal La voix La neige au loin couvre la terre nue ; Les bois dĂ©serts Ă©tendent vers la nue Leurs grands rameaux qui, noirs et sĂ©parĂ©s, D'aucune feuille encor ne sont parĂ©s ; La sĂšve dort et le bourgeon sans force Est pour longtemps engourdi sous l'Ă©corce ; L'ouragan souffle en proclamant l'hiver Qui vient glacer l'horizon dĂ©couvert. Mais j'ai frĂ©mi sous d'invisibles flammes Voix du printemps qui remuez les Ăąmes, Quand tout est froid et mort autour de nous, Voix du printemps, ĂŽ voix, d'oĂč venez-vous ?... â Ondine Valmore 1821-1853 Non communiquĂ© La Lune Avec ses caprices, la Lune Est comme une frivole amante ; Elle sourit et se lamente, Et vous fuit et vous importune. La nuit, suivez-la sur la dune, Elle vous raille et vous tourmente ; Avec ses caprices, la Lune Est comme une frivole amante. Et souvent elle se met une NuĂ©e en maniĂšre de mante ; Elle est absurde, elle est charmante ; Il faut adorer sans rancune, Avec ses caprices, la Lune. â ThĂ©odore de Banville 1823-1891 Rondels Ce qui dure Le prĂ©sent se fait vide et triste, Ă mon amie, autour de nous ; Combien peu de passĂ© subsiste ! Et ceux qui restent changent tous. Nous ne voyons plus sans envie Les yeux de vingt ans resplendir, Et combien sont dĂ©jĂ sans vie Des yeux qui nous ont vus grandir ! Que de jeunesse emporte lâheure, Qui nâen rapporte jamais rien ! Pourtant quelque chose demeure Je tâaime avec mon coeur ancien, Mon vrai coeur, celui qui sâattache Et souffre depuis quâil est nĂ©, Mon coeur dâenfant, le coeur sans tache Que ma mĂšre mâavait donnĂ© ; Ce coeur oĂč plus rien ne pĂ©nĂštre, DâoĂč plus rien dĂ©sormais ne sort ; Je tâaime avec ce que mon ĂȘtre A de plus fort contre la mort ; Et, sâil peut braver la mort mĂȘme, Si le meilleur de lâhomme est tel Que rien nâen pĂ©risse, je tâaime Avec ce que jâai dâimmortel. â Sully Prudhomme 1839-1907 Les vaines tendresses LâHabitude Lâhabitude est une Ă©trangĂšre Qui supplante en nous la raison Câest une ancienne mĂ©nagĂšre Qui sâinstalle dans la maison. Elle est discrĂšte, humble, fidĂšle, FamiliĂšre avec tous les coins ; On ne s'occupe jamais dâelle, Car elle a dâinvisibles soins Elle conduit les pieds de lâhomme, Sait le chemin quâil eĂ»t choisi, ConnaĂźt son but sans quâil le nomme, Et lui dit tout bas Par ici. » Travaillant pour nous en silence, Dâun geste sĂ»r, toujours pareil, Elle a lâoeil de la vigilance, Les lĂšvres douces du sommeil. Mais imprudent qui sâabandonne Ă son joug une fois portĂ© ! Cette vieille au pas monotone Endort la jeune libertĂ© ; Et tous ceux que sa force obscure A gagnĂ©s insensiblement Sont des hommes par la figure, Des choses par le mouvement. â Sully Prudhomme 1839-1907 Stances Et PoĂšmes Brise marine La chair est triste, hĂ©las ! et j'ai lu tous les livres. Fuir ! lĂ -bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres D'ĂȘtre parmi l'Ă©cume inconnue et les cieux ! Rien, ni les vieux jardins reflĂ©tĂ©s par les yeux Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe Ă nuits ! ni la clartĂ© dĂ©serte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur dĂ©fend Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai ! Steamer balançant ta mĂąture, LĂšve l'ancre pour une exotique nature ! Un Ennui, dĂ©solĂ© par les cruels espoirs, Croit encore Ă l'adieu suprĂȘme des mouchoirs ! Et, peut-ĂȘtre, les mĂąts, invitant les orages Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages Perdus, sans mĂąts, sans mĂąts, ni fertiles Ăźlots ... Mais, ĂŽ mon coeur, entends le chant des matelots ! â StĂ©phane MallarmĂ© 1842-1898 Oeuvres PoĂ©tiques I Ătoiles filantes Dans les nuits dâautomne, errant par la ville, Je regarde au ciel avec mon dĂ©sir, Car si, dans le temps quâune Ă©toile file, On forme un souhait, il doit sâaccomplir. Enfant, mes souhaits sont toujours les mĂȘmes Quand un astre tombe, alors, plein dâĂ©moi, Je fais de grands voeux afin que tu mâaimes Et quâen ton exil tu penses Ă moi. A cette chimĂšre, hĂ©las ! je veux croire, Nâayant que cela pour me consoler. Mais voici lâhiver, la nuit devient noire, Et je ne vois plus dâĂ©toiles filer. â François CoppĂ©e 1842-1908 LâĂxilĂ©e 1877 Ă la plus belle Nul ne l'a vue et, dans mon coeur, Je garde sa beautĂ© suprĂȘme ; ArriĂšre tout rire moqueur ! Et morte, je l'aime, je l'aime. J'ai consultĂ© tous les devins, Ils m'ont tous dit C'est la plus belle ! Et depuis j'ai bu tous les vins Contre la mĂ©moire rebelle. Oh ! ses cheveux livrĂ©s au vent ! Ses yeux, crĂ©puscule d'automne ! Sa parole qu'encor souvent J'entends dans la nuit monotone. C'Ă©tait la plus belle, Ă jamais, Parmi les filles de la terre... Et je l'aimais, oh ! je l'aimais Tant, que ma bouche doit se taire. J'ai honte de ce que je dis ; Car nul ne saura ni la femme, Ni l'amour, ni le paradis Que je garde au fond de mon Ăąme. Que ces mots restent enfouis, OubliĂ©s, l'oubliance est douce Comme un coffret plein de louis Au pied du mur couvert de mousse. â Charles Cros 1842-1888 Le collier de griffes L'Ă©tĂ© C'est l'Ă©tĂ©. Le soleil darde Ses rayons intarissables Sur l'Ă©tranger qui s'attarde Au milieu des vastes sables. Comme une liqueur subtile Baignant l'horizon sans borne, L'air qui du sol chaud distille Fait trembloter le roc morne. Le bois des arbres Ă©clate. Le tigre rayĂ©, l'hyĂšne, Tirant leur langue Ă©carlate, Cherchent de l'eau dans la plaine. Les Ă©lĂ©phants vont en troupe, Broyant sous leurs pieds les haies Et soulevant de leur croupe Les branchages des futaies. Il n'est pas de grotte creuse OĂč la chaleur ne pĂ©nĂštre. Aucune vallĂ©e ombreuse OĂč de l'herbe puisse naĂźtre. Au jardin, sous un toit lisse De bambou, SitĂą sommeille Une moue effleure et plisse Parfois sa lĂšvre vermeille. Sous la gaze, d'or rayĂ©e, OĂč son beau corps s'enveloppe, En s'Ă©tirant, l'ennuyĂ©e Ouvre ses yeux d'antilope. Mais elle attend, sous ce voile Qui trahit sa beautĂ© nue, Qu'au ciel la premiĂšre Ă©toile Annonce la nuit venue. DĂ©jĂ le soleil s'incline Et dans la mer murmurante Va, derriĂšre la colline, Mirer sa splendeur mourante. Et la nature brĂ»lĂ©e Respire enfin. La nuit brune RevĂȘt sa robe Ă©toilĂ©e, Et, calme, apparaĂźt la lune. â Charles Cros 1842-1888 Le coffret de santal Fuite de centaures Ils fuient, ivres de meurtre et de rĂ©bellion, Vers le mont escarpĂ© qui garde leur retraite ; La peur les prĂ©cipite, ils sentent la mort prĂȘte Et flairent dans la nuit une odeur de lion. Ils franchissent, foulant l'hydre et le stellion, Ravins, torrents, halliers, sans que rien les arrĂȘte ; Et dĂ©jĂ , sur le ciel, se dresse au loin la crĂȘte De l'Ossa, de l'Olympe ou du noir PĂ©lion. Parfois, l'un des fuyards de la farouche harde Se cabre brusquement, se retourne, regarde, Et rejoint d'un seul bond le fraternel bĂ©tail ; Car il a vu la lune Ă©blouissante et pleine Allonger derriĂšre eux, suprĂȘme Ă©pouvantail, La gigantesque horreur de l'ombre HerculĂ©enne. â JosĂ©-Maria de Heredia 1842-1905 Les TrophĂ©es Chanson dâautomne Les sanglots longs Des violons De lâautomne Blessent mon cĆur Dâune langueur Monotone. Tout suffocant Et blĂȘme, quand Sonne lâheure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure ; Et je mâen vais Au vent mauvais Qui mâemporte Deçà , delĂ , Pareil Ă la Feuille morte. â Paul Verlaine 1844-1896 PoĂšmes saturniens Mon rĂȘve familier Je fais souvent ce rĂȘve Ă©trange et pĂ©nĂ©trant Dâune femme inconnue, et que jâaime, et qui mâaime, Et qui nâest, chaque fois, ni tout Ă fait la mĂȘme Ni tout Ă fait une autre, et mâaime et me comprend. Car elle me comprend, et mon cĆur, transparent Pour elle seule, hĂ©las ! cesse dâĂȘtre un problĂšme Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blĂȘme, Elle seule les sait rafraĂźchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je lâignore. Son nom ? Je me souviens quâil est doux et sonore Comme ceux des aimĂ©s que la Vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a Lâinflexion des voix chĂšres qui se sont tues. â Paul Verlaine 1844-1896 PoĂšmes saturniens Soleils couchants Une aube affaiblie Verse par les champs La mĂ©lancolie Des soleils couchants. La mĂ©lancolie Berce de doux chants Mon cĆur qui sâoublie Aux soleils couchants. Et dâĂ©tranges rĂȘves, Comme des soleils Couchants sur les grĂšves, FantĂŽmes vermeils, DĂ©filent sans trĂȘves, DĂ©filent, pareils Ă des grands soleils Couchants sur les grĂšves. â Paul Verlaine 1844-1896 PoĂšmes saturniens Ă celle que jâaime Dans ta mĂ©moire immortelle, Comme dans le reposoir D'une divine chapelle, Pour celui qui t'est fidĂšle, Garde l'amour et l'espoir. Garde l'amour qui m'enivre, L'amour qui nous fait rĂȘver ; Garde l'espoir qui fait vivre ; Garde la foi qui dĂ©livre, La foi qui doit nous sauver. L'espoir, c'est de la lumiĂšre, L'amour, c'est une liqueur, Et la foi, c'est la priĂšre. Mets ces trĂ©sors, ma trĂšs chĂšre, Au plus profond de ton coeur. â NĂ©rĂ©e Beauchemin 1850-1931 Les floraisons matutinales Chanson de la plus Haute Tour Oisive jeunesse Ă tout asservie, Par dĂ©licatesse Jâai perdu ma vie. Ah ! Que le temps vienne OĂč les coeurs sâĂ©prennent. Je me suis dit laisse, Et quâon ne te voie Et sans la promesse De plus hautes joies. Que rien ne tâarrĂȘte, Auguste retraite. Jâai tant fait patience Quâa jamais jâoublie ; Craintes et souffrances Aux cieux sont parties. Et la soif malsaine Obscurcit mes veines. Ainsi la Prairie Ă lâoubli livrĂ©e, Grandie, et fleurie Dâencens et dâivraies Au bourdon farouche De cent sales mouches. Ah ! Mille veuvages De la si pauvre Ăąme Qui n'a que l'image De la Notre-Dame ! Est-ce que l'on prie La Vierge Marie ? Oisive jeunesse Ă tout asservie, Par dĂ©licatesse Jâai perdu ma vie. Ah ! Que le temps vienne OĂč les coeurs sâĂ©prennent. â Arthur Rimbaud 1854-1891 Vers nouveaux LâĂternitĂ© Elle est retrouvĂ©e. Quoi ? - LâĂternitĂ©. Câest la mer allĂ©e Avec le soleil. Ame sentinelle, Murmurons lâaveu De la nuit si nulle Et du jour en feu. Des humains suffrages, Des communs Ă©lans LĂ tu te dĂ©gages Et voles selon. Puisque de vous seules, Braises de satin, Le Devoir sâexhale Sans quâon dise enfin. LĂ pas dâespĂ©rance, Nul orietur. Science avec patience, Le supplice est sĂ»r. Elle est retrouvĂ©e. Quoi ? - LâĂternitĂ©. Câest la mer allĂ©e Avec le soleil. â Arthur Rimbaud 1854-1891 Vers nouveaux Complainte amoureuse Oui dĂšs l'instant que je vous vis BeautĂ© fĂ©roce, vous me plĂ»tes De l'amour qu'en vos yeux je pris Sur-le-champ vous vous aperçûtes Ah ! Fallait-il que je vous visse Fallait-il que vous me plussiez Qu'ingĂ©nument je vous le disse Qu'avec orgueil vous vous tussiez Fallait-il que je vous aimasse Que vous me dĂ©sespĂ©rassiez Et qu'enfin je m'opiniĂątrasse Et que je vous idolĂątrasse Pour que vous m'assassinassiez. â Alphonse Allais 1854-1905 Non communiquĂ© Quand reviendra lâautomne Quand reviendra lâautomne avec les feuilles mortes Qui couvriront lâĂ©tang du moulin ruinĂ©, Quand le vent remplira le trou bĂ©ant des portes Et lâinutile espace oĂč la meule a tournĂ©, Je veux aller encor mâasseoir sur cette borne, Contre le mur tissĂ© dâun vieux lierre vermeil, Et regarder longtemps dans lâeau glacĂ©e et morne SâĂ©teindre mon image et le pĂąle soleil. â Jean MorĂ©as 1856-1910 Les Stances Arabesque de malheur Nous nous aimions comme deux fous ; On s'est quittĂ©s sans en parler. Un spleen me tenait exilĂ© Et ce spleen me venait de tout. Que ferons-nous, moi, de mon Ăąme, Elle de sa tendre jeunesse ! Ă vieillissante pĂ©cheresse, Oh ! que tu vas me rendre infĂąme ! Des ans vont passer lĂ -dessus ; On durcira chacun pour soi ; Et plus d'une fois, je m'y vois, On ragera Si j'avais su ! ... Oh ! comme on fait claquer les portes, Dans ce Grand HĂŽtel d'anonymes ! Touristes, couples lĂ©gitimes, Ma DestinĂ©e est demi-morte !.... - Ses yeux disaient Comprenez-vous ! Comment ne comprenez-vous pas ! Et nul n'a pu le premier pas ; On s'est sĂ©parĂ©s d'un air fou. Si on ne tombe pas d'un mĂȘme Ensemble Ă genoux, c'est factice, C'est du toc. VoilĂ la justice Selon moi, voilĂ comment j'aime. â Jules Laforgue 1860-1887 Des Fleurs de bonne volontĂ© Ătoile de la mer Et de vaisseaux, et de vaisseaux, Et de voiles, et tant de voiles, Mes pauvres yeux allez en eaux, Il en est plus qu'il n'est d'Ă©toiles ; Et cependant je sais, j'en sais Tant d'Ă©toiles et que j'ai vues Au-dessus des toits de mes rues, Et que j'ai sues et que je sais ; Mais des vaisseaux il en est plus, - Et j'en sais tant qui sont partis - Mais c'est mon testament ici, Que de vaisseaux il en est plus ; Et des vaisseaux voici les beaux Sur la mer, en robes de femmes, AllĂ©s suivant les oriflammes Au bout du ciel sombrĂ© dans l'eau, Et de vaisseaux tant sur les eaux La mer semble un pays en toile, Mes pauvres yeux allez en eaux, Il en est plus qu'il n'est d'Ă©toiles. â Max Elskamp 1862-1931 Salutations Si Si tu peux voir dĂ©truit l'ouvrage de ta vie Et sans dire un seul mot te remettre Ă rebĂątir, Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties Sans un geste et sans un soupir ; Si tu peux ĂȘtre amant sans ĂȘtre fou d'amour, Si tu peux ĂȘtre fort sans cesser d'ĂȘtre tendre Et, te sentant haĂŻ, sans haĂŻr Ă ton tour, Pourtant lutter et te dĂ©fendre ; Si tu peux supporter d'entendre tes paroles Travesties par des gueux pour exciter des sots, Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles Sans mentir toi-mĂȘme d'un seul mot ; Si tu peux rester digne en Ă©tant populaire, Si tu peux rester peuple en conseillant les rois Et si tu peux aimer tous tes amis en frĂšre sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ; Si tu sais mĂ©diter, observer et connaĂźtre Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ; RĂȘver, mais sans laisser ton rĂȘve ĂȘtre ton maĂźtre, Penser sans n'ĂȘtre qu'un penseur; Si tu peux ĂȘtre dur sans jamais ĂȘtre en rage, Si tu peux ĂȘtre brave et jamais imprudent, Si tu sais ĂȘtre bon, si tu sais ĂȘtre sage Sans ĂȘtre moral ni pĂ©dant ; Si tu peux rencontrer Triomphe aprĂšs DĂ©faite Et recevoir ces deux menteurs d'un mĂȘme front, Si tu peux conserver ton courage et ta tĂȘte Quand tous les autres les perdront, Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire Seront Ă tout jamais tes esclaves soumis Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire, Tu seras un homme, mon fils. â Rudyard Kipling 1865-1936 Ecrit en 1895, et publiĂ© en 1910 L'enfant lit l'almanach L'enfant lit l'almanach prĂšs de son panier d'oeufs. Et, en dehors des Saints et du temps qu'il fera, elle peut contempler les beaux signes des cieux ChĂšvre, Taureau, BĂ©lier, Poissons, et caetera. Ainsi peut-elle croire, petite paysanne, qu'au-dessus d'elle, dans les constellations, il y a des marchĂ©s pareils avec des Ăąnes, des taureaux, des bĂ©liers, des chĂšvres, des poissons. C'est le marchĂ© du ciel sans doute qu'elle lit. Et, quand la page tourne au signe des Balances, elle se dit qu'au ciel comme Ă l'Ă©picerie on pĂšse le cafĂ©, le sel et les consciences. â Francis Jammes 1868-1938 ClairiĂšres dans le Ciel
Sujet poĂ©sie et chanson mĂ©diĂ©vales, humour mĂ©diĂ©val, Goliards, poĂ©sie goliardique, chanson Ă boire, latin, chants de Benediktbeuern PĂ©riode moyen-Ăąge central, XI au XIIIe siĂšcle Titre Bache, Bene Venies », Carmina Burana, Auteur anonyme. Compositeur Carl Orff InterprĂštes Oni Wytars & Ensemble Unicorn Bonjour Ă tous, la faveur de la fin de semaine, revenons un peu Ă la bonne humeur et Ă la fĂȘte avec la poĂ©sie goliardique de la Cantate Carmina Burana de Carl Orff, tirĂ©e elle- mĂȘme du manuscrit ancien du moyen-Ăąge central appelĂ© le Codex Buranus 179 et connu encore sous le nom des Chants de Benediktbeuern. Codex Buranus, dĂ©tail miniature, poĂ©sie goliardique, chanson Ă boire, moyen-Ăąge central Comme pour les plus de trois-cents autres textes et poĂ©sies du manuscrit, lâauteur du chant du jour est restĂ© anonyme. A la maniĂšre des goliards, ces joyeux clercs itinĂ©rants, quelque peu portĂ©s sur la boisson et les plaisirs de la chair, on cĂ©lĂšbre le Dieu Bacchus dans cette chanson Ă boire et, avec lui, les plaisirs du vin. Chanson Ă boire latine du moyen-Ăąge central Oni Wytars & Ensemble Unicorn ous avons dĂ©jĂ mentionnĂ© ici, Ă plusieurs reprises, les deux formations Oni Wytars et Unicorn toutes entiĂšres dĂ©diĂ©es au rĂ©pertoire musical mĂ©diĂ©val et qui ont alliĂ©es leurs talents et leurs artistes Ă la faveur de plusieurs productions. En 1997, dans lâalbum intitulĂ© Carmina Burana, Medieval Poems and songs » dont est extraite la piĂšce du jour et donc nous avons Ă©galement dĂ©jĂ parlĂ© ici, les deux ensembles allemand pur Oni Wytars et autrichien pour Unicorn rendaient hommage Ă la cantate de Carl Orff et Ă la poĂ©sie goliardique. Bache, bene venies », cette vĂ©ritable ode Ă Bacchus et au vin ouvrait dâailleurs lâalbum et lui donnait le ton. Bache, bene venies, les paroles latines et leur adaptation/traduction libre en français Bache, bene venies gratus et optatus, per quem noster animus fit letificatus Bacchus, soit le bienvenu, Toi le plaisant et dĂ©sirĂ©, Par qui notre esprit Se remplit de joie. Istud vinum, bonum vinum, vinum generosum reddit virum curialem, probum, animosum Ce vin, ce bon vin, Le vin gĂ©nĂ©reux, Rend lâhomme noble, Probe et courageux. Bachus forte superans pectora virorum in amorem concitat animos eorum Bacchus en dominant Le cĆur des hommes Attise lâamour Dans leur Ăąme Bachus sepe visitans mulierum genus facit eas subditas tibi, o tu venus Bacchus, qui visite souvent Les femmes, Les subjugue et les soumet, Ă VĂ©nus. Bachus venas penetrans calido liquore facit eas igneas veneris ardore Bacchus, en pĂ©nĂ©trant les veines De sa chaude liqueur Les enflamme toutes Ă la fois Du feu de VĂ©nus. Bachus lenis leniens curas et dolores confert jocum, gaudia, risus et amores Bacchus adoucit et allĂšge Les soucis et les peines, Et prodigue jeux, joies, Rires et amours. Bachus mentem femme solet hic lenire, cogit eam citius viro consentire. Bacchus apaise toujours Lâesprit des femmes, Et les pousse plus facilement A consentir leurs amants. A qua prorsus coitum nequit impetrare, bachus illam facile solet expugnare. A celle dont on ne pouvait Obtenir la jouissance, Bacchus en facilite La conquĂȘte. Bachus numen faciens hominem jocundum, reddit eum pariter doctum et facundum. Bacchus rend puissant Lâhomme heureux, Et le fait Ă©galement Aussi savant quâ Ă©loquent. Bache, deus inclite, omnes hic astantes leti sumus munera tua prelibantes. Bacchus, illustre dieu, Chacun de nous ici est heureux De cĂ©lĂ©brer tes bienfaits. Omnes tibi canimus maxima preconia, te laudantes merito tempora per omnia. Tous nous chantons Tes plus grandes louanges et tes grands mĂ©rites Pour les siĂšcles des siĂšcles. En vous souhaitant une belle journĂ©e. Fred Pour A la dĂ©couverte du monde mĂ©diĂ©val sous toutes ses formes. Sujet musique et chanson mĂ©diĂ©vales, poĂ©sie goliardique, golliards, poĂ©sie latine et satirique PĂ©riode XIIe, XIIIe siĂšcle, moyen-Ăąge central Titre Tempus Est iocundum Carmina Burana Manuscrit ancien Codex Buranus 179 Compositeur Carl Orff Karl InterprĂštes Oni Wytars & ensemble Unicorn Bonjour Ă tous, ous vous proposons de revenir, aujourdâhui, sur la Cantate Carmina burana de Carl Orff, tirĂ©e du manuscrit ancien Codex Buranus 179, connu aussi sous le nom de Chants de Benediktbeuern. Nous en avons dĂ©jĂ parlĂ©, ici, Ă plusieurs reprises, ce manuscrit ancien du moyen-Ăąge central est devenu cĂ©lĂšbre, largement grĂące au compositeur allemand qui, au passage, a contribuĂ© Ă populariser » Ă©galement ainsi la poĂ©sie des Goliards, ces jeunes Ă©tudiants ou clercs quelque peu dĂ©voyĂ©s qui, au XIIe siĂšcle sillonnait la France pour chanter en latin leurs amours, leurs joies et aussi leur moment de fĂȘtes et de perdition. Enluminure tirĂ©e du Codex Buranus 179 Carmina Burana La formation Oni Wytars en collaboration avec lâensemble Unicorn ette fois-ci, la piĂšce que nous partageons est la chanson Tempus Est iocundum », interprĂ©tĂ©e conjointement et de maniĂšre trĂšs Ă©nergique par lâexcellent ensemble Unicorn, originaire dâAutriche et les membres de la formation Oni Wytars. FormĂ© en 1983 en Allemagne, par le compositeur, musicien et vielliste Marco Ambrosini, lâensemble Oni Wytars se dĂ©die Ă un rĂ©pertoire qui va du monde mĂ©diĂ©val Ă celui de la renaissance, en Ă©largissant son champ dâinvestigation musical et instrumental au berceau mĂ©diterranĂ©en et Ă des piĂšces en provenance du monde byzantin ou de lâEst de lâEurope. La qualitĂ© des artistes qui le composent les ont amenĂ©s Ă participer Ă des concerts ou productions en collaboration avec dâautres formations, et ils font eux-mĂȘme appel, Ă lâoccasion, Ă dâautres musiciens ou formations comme ici dans cette interprĂ©tation de Carmina Burana avec lâensemble Unicorn. Pour faire partager sa passion, Oni Wytars organise encore des stages de formations Ă la musique ancienne. Les quelques 15 albums quâils ont produit Ă ce jour se trouvent Ă la vente sur leur site web hĂ©las pour le moment seulement disponible en allemand et japonais mais on en trouve Ă©galement quelques uns sur Amazon ou sur le site de la FNAC. Quand au fondateur du groupe, Marco Ambrosini portrait ci-contre sa renommĂ©e nâest plus Ă faire et il compte une participation sous formes diverses dans plus de 110 albums, autour des musiques anciennes, et ce au niveau international. Les paroles de Tempus est iocundum et leur traduction adaptation en français Tempus est iocundum, o virgines, modo congaudete vos iuvenes. Le temps est joyeux, O vierges, RĂ©jouissez-vous avec Vos jeunes hommes. Oh â oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Mea me comfortat promissio, mea me deportat negatio. Je suis rĂ©confortĂ©e Par ma promesse, Je suis abattue par mon refus Oh â oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Tempore brumali vir patiens, animo vernali lasciviens. Au solstice dâhiver Lâhomme patient, Par lâesprit printanier Devient folĂątre. Oh â oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Mea mecum ludit virginitas, mea me detrudit simplicitas. Ma virginitĂ© Me rend folĂątre, Ma simplicitĂ© Me retient. Oh â oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Veni, domicella, cum gaudio; veni, veni, pulchra, iam pereo. Viens, ma maĂźtresse, Avec joie, Viens, viens, ma toute belle, DĂ©jĂ je me meure ! Oh â oh, totus floreo, iam amore virginali totus ardeo, novus, novus amor est, quo pereo. Oh, oh, oh ! Je fleuris entiĂšrement ! De mon tout premier amour Je brĂ»le ardemment ! Un nouvel, nouvel amour Est ce dont je meure. Oh, oh, oh, une belle journĂ©e Ă tous! Fred Pour A la dĂ©couverte du monde mĂ©diĂ©val sous toutes ses formes Explorer le Monde MĂ©diĂ©val sous toutes ses formes
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